La toile regorge de conseils en tous genres... et même de manuels du parfait petit djihadiste. Attention, danger.
Depuis quelques années est apparu un instrument aussi efficace que terrifiant : Internet. Un instrument qui peut être utilisé pour de multiples usages, notamment en se transformant en manuel du parfait terroriste…
Le « cyberdjihadisme »
Grâce à lui, on diffuse la propagande terroriste, on recrute des jeunes qui veulent mener la guerre sainte, on endoctrine les esprits un peu faiblards en rupture de ban avec l’école, on fournit la bonne méthode pour fabriquer des explosifs etc…
Avantage incontestable : toute cette communication peut se faire de façon discrète en dissimulant les stratégies mises en œuvre pour l’accomplissement d’actes terroristes. Myriam Quemener, l’une des meilleures spécialistes de la cybercriminalité, actuellement avocate générale près la cour d’appel de Versailles, analyse fort bien l’utilisation d’Internet par les terroristes : « Pour leurs besoins de propagande, de recrutement, de formation à distance ou de transmissions de messages, les terroristes utilisent toutes les ressources d’internet, des espaces ouverts aux espaces protégés. Les services les plus récents fournis par le réseau peuvent même les aider à améliorer leurs capacités de repérage des cibles potentielles, grâce aux données de toutes sortes, y compris géographiques, voire d’imagerie satellitaire, qui s’y trouvent en accès libre. Les réseaux sociaux sont également une forme de lien à distance, décentralisé, favorisant l’interaction, parfaitement adaptée à un réseau terroriste. Internet, lieu d’échange pour les terroristes est devenu un vecteur de radicalisation et de recrutement pour le terrorisme d’inspiration djihadiste ».
Cette analyse impeccable, le chef de l’Unité de coordination de lutte antiterroriste (UCLAT), Loïc Garnier, la partage évidemment. Voici ce qu’il déclarait en 2013 à Libération : « Nous avons sur le sol français des dizaines de Mohamed Merah en puissance capables de passer à la vitesse supérieure en trois jours, en réalisant les recettes d’engins explosifs tirées de la revue Inspire ou d’autres sites islamiques vénéneux ».
Un mot sur Inspire
La plupart de nos compatriotes ignorent son existence et à quoi elle sert… Et pourtant, son rayonnement et son importance sont considérables. Tout du moins aux yeux des djihadistes. Fondé en 2010, ce magazine édité depuis le Yemen par AQPA (Al Quaïda dans la péninsule arabique) offre la particularité d’être rédigé en anglais de façon à séduire, informer et récupérer un maximum de jeunes dans le monde occidental.
C’est ainsi qu’un récent numéro d’Inspire, montrait, via des photos et descriptifs, le mode d’emploi pour fabriquer une bombe destinée à faire sauter une voiture piégée aux États-Unis. Carrément angoissant dans ce même numéro : un autre article suggérait que des attentats, notamment en France, pourraient être perpétrés dans des zones touristiques, dans les TER, dans des lieux publics parisiens et même dans la vallée de la Dordogne. Cette dernière, en raison d’une présence importante de Britanniques permettrait de faire coup double en assassinant à la fois ces derniers et aussi des Français.Lire la suite sur Atlantico