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Terrorisme islamique : la France prend peur

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Philippe Oswald - publié le 04/11/14
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Le pays réalise de jour en jour la menace permanente que représente le nombre potentiel de ses « djihadistes de l’intérieur ».

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Alors que les investigations sur l’affaire Merah viennent d’aboutir à la garde à vue de deux nouveaux individus soupçonnés de complicité avec le tueur (1), dont l’un serait le chef de file d’une filière djihadiste toulousaine (Sud Ouest), une série d’informations permet de mieux apprécier l’ampleur du phénomène dans notre pays.

Assauts contre des agences bancaires

C’est hors de nos frontières, au Maroc, qu’ont été arrêtés la semaine dernière deux ressortissants français (l’un ayant la double nationalité française et marocaine) qui « projetaient des assauts contre des agences bancaires et des multinationales en France et au Maroc », selon un communiqué du ministère de l’Intérieur marocain publié le 30 octobre. Tous deux recrutaient pour l’État Islamique (EI) sur le net et s’inspiraient « du terroriste franco-algérien Mohamed Merah », toujours selon le ministère de l’Intérieur marocain ; ils « s’affairaient pour rallier les rangs de l’entité terroriste dite "Daesh" [acronyme arabe de l’EI] » quand ils ont été arrêtés à Kénitra, au nord du Maroc (Le Nouvel Observateur).

Un tiers des djihadistes occidentaux

Rappelons que l’auteur du quadruple assassinat du Musée juif de Bruxelles, Mehdi Nemmouche (2), lui aussi de nationalité française, a été également identifié comme étant l’un des geôliers en Syrie de quatre otages français et du journaliste américain James Foley, assassiné par l’État Islamique (Aleteia). Un autre ressortissant français, Salim Benghalem, bien connu des services de police en France, est recherché par les autorités américaines comme étant l’un des bourreaux officiant pour l’EI (Aleteia).

Selon les estimations du ministère français de l’Intérieur, un millier de ressortissants français seraient impliqués dans le djihad, soit le tiers des 3 000 djihadistes occidentaux combattant aux côtés de l’État Islamique. Selon Samuel Laurent, auteur du livre-enquête Al-Qaïda en France (Seuil, 2014), leur retour au pays constitue une véritable bombe à retardement (Aleteia).

« Les armées de la terreur »

Le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a demandé aujourd’hui à l’organisation policière internationale Interpol de renforcer sa lutte contre le djihadisme. S’exprimant devant l’assemblée générale d’Interpol qui se tient à Monaco, le ministre a salué « l’engagement d’Interpol pour contribuer, sur le plan judiciaire, à l’identification et à la détection des individus radicalisés qui partent pour la Syrie ou l’Irak et qui menacent de commettre des actions terroristes à leur retour des zones de combat », mais a appelé les policiers à « faire encore davantage pour soutenir et susciter toute initiative nationale ou multilatérale, qui permettrait de renforcer notre combat contre ce phénomène ». « Nous devons affronter de véritables armées de la terreur », a insisté le ministre français.

Ce sont en tout 88 ministres, et plus de 1 000 délégués représentant 166 pays membres qui assistent à cette 83e assemblée générale annuelle de l’organisation qui se tient à Monaco jusqu’à vendredi (Libération avec l’AFP).

Contrôler Schengen… et nos banlieues

Face à l’augmentation des départs d’Européens voulant rejoindre les mouvements jihadistes en Syrie et en Irak, la France et l’Allemagne plaident pour une adaptation des règles de l’espace Schengen (22 pays de l’UE plus la Norvège, la Suisse, le Liechtenstein et l’Islande, ayant supprimé les contrôles à leurs frontières intérieures) et un meilleur filtrage des passagers dans les aéroports. Mais c’est en amont, dans l’abandon de nos banlieues, que naissent les vocations au djihad, et donc le principal danger.   
 

  1. Merah avait abattu froidement trois militaires ainsi que trois enfants et un enseignant juifs entre le 11 et le 19 mars 2012.
  2. Attentat de Mehdi Nemmouche au Musée juif de Bruxelles, 24 mai 2014.

 
Légende photo : Camp d’entraînement djihadiste près d’Alep, en Syrie.

 

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