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La Turquie, maillon faible de la coalition anti islamiste

explosion in Kobani, Syria – fr

Karl-Ludwig Poggeman-CC

Sylvain Dorient - publié le 14/10/14

L’information selon laquelle la Turquie ouvrait ses bases militaires aux forces de la coalition a été contredite par Ankara.

C’est un rebondissement qui confirme le problème posé par cet allié ambiguë de la coalition anti EI qu’est la Turquie. Alors que la ville symbolique de Kobane, encore défendue par les Kurdes, résiste avec l’énergie du désespoir à l’avancée des djihadistes, la Turquie aurait accepté d’accorder l’accès de ses bases militaires aux armées de la Coalition menée par les États-Unis… Sauf que cette information relayée par les médias a été démentie lundi par Ankara.

Armes, hommes et pétrole transitent par la Turquie
On savait déjà que la Turquie était entrée à reculons dans cette coalition (voir), notamment parce que la population turque est dans son ensemble très hostile aux Etats-Unis et à leur politique étrangère. Mais la Turquie constitue bel et bien  la clé de la lutte contre l’État Islamique : c’est par elle que transitent les armes, les combattants et le pétrole, source de revenus principale des terroristes. La bataille de Kobane qui se joue en ce moment se déroule à quelques centaines de mètres de l’armée turque, qui ne cherche pas à intervenir et bloque les combattants kurdes qui souhaiteraient prêter main forte à leurs compatriotes. Or cette bataille devient un peu plus chaque jour un symbole : plus les combats se sont intensifiés, plus les yeux du monde sont rivés sur cette petite localité frontalière, fief kurde et point d’accès vers la Turquie.

L’État Islamique l’a bien compris et fait donc continuellement parvenir des renforts des localités voisines, espérant emporter la décision grâce à ses armes lourdes. Vendredi dernier, le mouvement islamiste contrôlait près de 40% de la ville, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Les défenseurs sont appuyés par des frappes aériennes parfois spectaculaires, mais qui restent sporadiques et insuffisantes pour enrayer l’offensive. Ils réclament avant tout une ouverture de la frontière turque qui permettrait à de nouveaux combattants kurdes de les rejoindre et d’obtenir de nouvelles armes, notamment des missiles antichars. Le PKK (Parti des travailleurs kurdes) menace de reprendre les armes contre les forces de sécurité turques si elles laissaient tomber Kobane.

Le tombeau de Suleiman
Mais c’est peut être un autre détonateur qui pourrait précipiter l’entrée en action de la Turquie, qui fut longtemps complice de l’État Islamique et semble peu pressée, et c’est un euphémisme, de venir au secours des Kurdes, considérés comme des ennemis de toujours (voir Aleteia). En effet, la Turquie possède une enclave enfoncée de 25 km en territoire syrien, dans la région d’Alep, autour du tombeau de Suleiman Shah, le grand père d’Osman 1er, sultan fondateur de l’empire ottoman. Sur place, 60 soldats tiennent une position qui menace d’être submergée par les djihadistes. Ils ont perdu toute possibilité d’être exfiltrés par voie terrestre, mais le président Erdogan a assuré qu’il considérait cette enclave comme relevant de la souveraineté de la Turquie. Par conséquent, toute attaque contre ce petit bout de territoire justifierait l’entrée en guerre de la Turquie contre l’État Islamique. Encore faudrait-il que les djihadistes soient assez fous pour s’y attaquer…

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Chrétiens en SyrieTurquie
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