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“Peut-il y avoir plus d’amour chrétien dans une union irrégulière que dans un couple marié à l’église?”

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aleteia - publié le 10/10/14
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Pour le Père Adolfo Nicolas, supérieur général des jésuites, parfois surnommé le “pape noir”, “ce dont a besoin la morale familiale et sexuelle, c’est de douceur et de fraternité.”“Il peut y avoir plus d’amour chrétien dans un couple canoniquement en situation irrégulière que dans un couple marié à l’église”, a déclaré le Père Adolfo Nicolas, dans une interview à Giacomo Galeazzi, de Vatican Insider. Pour le supérieur général des jésuites, parfois surnommé  le  “pape noir”, à la tête de 18000 religieux présents dans 112 pays à travers le monde, “l’actuel  Synode est en train de compléter le Concile ”. “La discussion, libre et franche, s’oriente vers le changement, l’adéquation pastorale à la nouvelle réalité des temps actuels. Un signal  historique car, ces années-ci, on a pu voir certaines forces tenter de ramener en arrière l’Eglise par rapport à la grande période conciliaire ”.

Quid de la communion pour les divorcés-remariés ?  “On ne peut pas empêcher le Synode d’en discuter, comme le voudraient certains. Les évêques n’ont pas été convoqués par rabâcher des idées abstraites à coup de doctrine, mais pour rechercher des solutions à des questions concrètes. Il est très significatif que de nombreux pères synodaux aient fait référence dans leurs interventions aux textes du Concile. Pour exprimer que l’Eglise est à l’écoute de l’esprit, comme l’a souhaité aussi le cardinal  Martini jusqu’à la fin de sa vie”.

Il y a du bon là où on ne fait pas de mal aux prochains
 “C’est une erreur d’absolutiser, estime le Père  Adolfo Nicolas. Prenons le cas des unions de fait. Ce n’est pas parce qu’il y a un défaut, tout est mauvais. Plus encore, il y a du bon là où on ne fait pas de mal au prochain. François l’a répété avec insistance : “Nous sommes tous des pécheurs ”. On doit alimenter la vie dans tous les domaines. Notre tâche consiste  à faire en sorte que les gens approchent de la grâce, et non pas à les rejeter avec des préceptes. Pour nous, jésuites, c’est la pratique quotidienne. Notre fondateur, saint Ignace, a été soumis au moins huit fois à l’examen de l’Inquisition après avoir parlé de l’écoute de l’Esprit. A l’époque, comme aujourd’hui pour nous, compte davantage l’Esprit qui vient de Dieu que les règles et les normes qui, en revanche, sont l’œuvre des hommes. Ce dont a besoin la morale familiale et sexuelle, c’est de douceur et de fraternité. Il ne s’agit pas de diviser mais d’harmoniser.  On ne peut pas évangéliser les personnes à coups d’Evangile. Seul le choix de se concentrer sur le Christ met à l’abri des disputes stériles, des querelles idéologiques abstraites. Les lacunes et les imperfections  n’invalident pas l’ensemble de l’évolution de la famille au sein de la société au cours des dernières décennies. S’il y a quelque chose de négatif, cela ne signifie pas que tout est négatif.”

 

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