Oui ou non, la France a-t-elle armé les djihadistes que nous devons à présent combattre ? L'affirmation de certains a été démentie, par exemple via les images de
, l’émission d’Arte chargée de traquer les contre-vérités émises par les hommes politiques. La minute et demi de cette micro émission –drôle et plutôt bien réussie d’ailleurs – démontrerait que c'est faux, la France ayant armé non pas les djihadistes mais les membres de l’Armée Syrienne Libre… Mais est-on absolument certain que l’ASL soit bien ce qu’elle prétend être, à savoir une armée cherchant à renverser un tyran pour mettre en place la démocratie ?Dans des articles précédents parus sur Aleteia, nous avons souvent souligné le fait que de nombreux membres de l’ASL avaient rejoint le front Al Nosra, filiale d’Al Quaeda. A l’égard de ce groupe de djihadistes, la position française est ambiguë. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères, s’était opposé à ce qu’ils soient classés parmi les organistations terroristes par les Etats-Unis, affirmant qu’ils « faisaient du bon boulot en Syrie ». De là à dire que la France les a directement soutenus, il y a un pas pour l’heure impossible à franchir, faute de preuves. En revanche, on peut affirmer que de nombreux soldats de l’ASL, armés par la France, ont rejoint Al Nosra.
Quant aux fidèles de l’ASL elle-même, peut-on dire qu’il s’agisse réellement de combattants de la liberté, affrontant la tyrannie ? Force est de constater que, sur le terrain, ils se sont rapidement mis à dos la population. « Lorsque l’Armée Syrienne Libre prend le contrôle d’une zone, de 70 à 80% des habitants choisissent de la quitter pour rejoindre les zones contrôlées par l’armée régulière » écrit Issa Touma un habitant d’Alep, ville syrienne qui demeure au cœur des conflits.
Il s’interroge sur le mythe officiel d’un « camp du mal » dirigé par Assad contre le « camp du bien », régit par la fameuse ASL : « Comment se fait-il que les Syriens n’aient pas rejoint en masse les zones « libérées » par l’ASL ? » La réponse, selon lui, c’est que les rebelles syriens ont toujours été des djihadistes. Pour les avoir vus sous ses fenêtres en 2012, à l’époque où ils contrôlaient la majeur partie d’Alep, il constate qu’au bout de quelques jours de « libération », les djihadistes organisent la vie dans la ville, imposant leurs règles. « L’Occident, se désole-t-il, ne soutient pas la Syrie laïque, c’est pour cela que les Syriens haïssent désormais encore plus l’Occident qu'Assad ».