Dans un appel commun, les chefs des Eglises du Moyen-Orient s'expriment à nouveau sur la situation dramatique des chrétiens en Irak et en Syrie.
Cela fait maintenant plus de trois mois que la situation des chrétiens d’Irak et de Syrie, et des minorités religieuses en général, est devenue critique. Meurtres, enlèvements, crimes contre l’humanité… A peine un mois après l’abandon de Qaraqosh, et l’exil de 200 000 chrétiens vers Erbil, les dirigeants des Eglises d’Orient se sont exprimés le 16 septembre dernier dans un appel commun. Ils ont témoigné, à l’invitation de la mission permanente du Saint Siège à l’ONU, à Genève, de la situation dramatique vécue dans ces pays, tant par leurs communautés que par l’ensemble de la population.
Un appel qui nous rappelle également tant la pétition pour les chrétiens d’Irak initiée par les différentes éditions d’Aleteia en août denier que la pétition Au nom de l’humanité lancée début septembre par de nombreuses personnalités en France, dont le blogueur Koz. Vous pouvez également vous associer à la prière pour les chrétiens d’Irak proposée par Hozana.org, ainsi qu’à l’initiative #LightForIraq qui se partage actuellement via Internet.
Voici dans son intégralité l’appel lancé par les différents dirigeants des Eglises d’Orient :
"Pendant près de 2000 ans sans interruption, les communautés chrétiennes ont vécu dans la région. Mais aujourd’hui, et tout particulièrement en Irak et en Syrie, nous sommes devenus la cible des criminel de l’EI du fait de notre conviction religieuse. Ils nous persécutent "au nom de Dieu", en violation claire du droit de l’homme fondatemental que constitue la liberté religieuse. Il en a résulté un génocide, la mort de personnes innocentes, leur déplacement forcé et autres abus graves. l’EI est une menace, non seulement pour les chrétiens et les autres groupes religieux ou ehtniques, mais aussi pour toute la société du Moyen-Orient, et pour la communauté internationale.
Si elle n’est pas fermement condamnée et effectivement détruire, cette idéologie portera atteinte à la conception des droits de l’homme dans son ensemble, créant un dangereux précédent en termes d’indifférence quant à la protection des populations vulnérables. Les massacres et les atrocités commises par l’EI en Irak et en Syrie, et qui pour l’instant restent impunies, constituent un crime contre l’humanité.
C’est pourquoi, en se fondant sur le droit humanitaire international, la communauté internationale a la responsabilité de protéger ces communautés et ces personnes dont les droits fondamentaux ont été violés, et que leur gouvernement n’a pas été capable de protéger.
Les Chrétiens d’Irak ne devraient pas être privés de leur droits en tant que personnes comme en tant que membres d’une communauté religieuse, comme l’affirme la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Les chrétiens doivent être reconnus et traités comme n’importe quel autre citoyen dans leur pays. Ils ont le droit de rester en toute sécurité sur leur terre natale, protégés par l’Etat, dans un système légal respectueux des droits de l’homme.
Nous demandons avec force que l’on apporte une assistance humanitaire, financière, sociale ainsi que la sécurité à nos communautés. Il est urgent, tout particulièrement à l’approche de l’hiver, de garantir un abri aux personnes déplacées, des conditions de vie décentes, une assistance médicale appropriée et de scolariser les enfants.
En sus de ces aides aussi nécessaires qu’urgentes, il faut également travailler à leur doit à retrouver les maisons et propriétés qu’ils ont dû abandonner, avec la participation de la communauté internationale, garantie par l’action des Nations Unies, jusqu’à ce que les autorités nationales puissent exercer leur autorité sur l’ensemble du territoire du pays.