Ce n’est pas une surprise mais une accablante confirmation : la destruction du Boeing 777 de la Malaysia Airlines le 17 juillet à l’est de l’Ukraine est bien due à un ou plusieurs tirs : «un grand nombre de projectiles à haute vitesse» ont frappé l’appareil, révèle un premier rapport sur cette tragédie. Il s’agit d’un rapport préliminaire du bureau d’enquêtes néerlandais publié ce mardi dont l’objet est de dire les causes du crash mais non de désigner des coupables. On se souvient que Washington et Kiev avaient accusé les séparatistes pro-russes quelques heures après le crash, les services secrets ukrainiens publiant une conversation entre deux chefs rebelles qui évoquaient une erreur de tir de missile.
L’appareil s’est disloqué à haute altitude alors qu’il survolait le village de Grabove situé dans une zone contrôlée par les séparatistes (pro-russes) ukrainiens. Les enquêteurs ont pu constater de multiples trous dans carlingue, en particulier à l’emplacement du cockpit. Ces trous ont été causés par des «objets à haute énergie qui ont pénétré dans l’avion de l’extérieur» ajoute le rapport.
Ainsi ont péri, à cause d’une folie fratricide, 298 personnes, hommes, femmes, enfants, qui n’avaient évidemment rien à voir avec ce conflit. Elles avaient décollé peu après midi (10 heures GMT) de l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol à destination de Kuala Lumpur.
Il faudra attendre l’été 2015 pour connaître le rapport final. Déjà fortement affaiblie par la disparition d’un autre Boeing 777 il y a six mois (Aleteia), la compagnie Malaysia Airlines, pourtant réputée sûre, est en grande difficulté avec quelque 962 millions d’euros de pertes dues aux deux crashs. Son actionnaire majoritaire, le fonds d’investissement public Khazanah Nasional, annonce « un remaniement complet de ses opérations, de son business model, de ses finances, de son capital humain et de ses statuts » afin de la « ressusciter ».
Sources : RTL, Le Figaro, Valeurs Actuelles, Le Nouvel Observateur