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Bienheureux Frédéric Ozanam (1813-1853), à l’école de saint Vincent

Bienheureux Frédéric Ozanam (1813-1853), à l’école de saint Vincent

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Jacques Gauthier - Le blogue de Jacques Gauthier - publié le 09/09/14

L’Eglise célèbre le 9 septembre la mémoire de ce laïc brûlant de charité, fondateur de la Société Saint-Vincent-de-Paul, dont toute la vie fut placée sous l’alliance de la foi et de la raison.

Du blogue de Jacques Gauthier

Frédéric Ozanam, jeune professeur à la Sorbonne, laïc engagé dans l’Église et la société, a été un homme donné à Dieu et aux autres. Il a voulu rendre à Dieu toute la reconnaissance qu’il éprouvait comme époux, père de famille, fondateur de la Société Saint-Vincent-de-Paul. Tout chez lui était source d’action de grâces, même la souffrance. Jean Paul II béatifia cet apôtre de la charité le 22 août 1997 en la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Une famille dévouée aux pauvres
 Bien qu’ils soient français, Jean-Antoine Ozanam, médecin, et son épouse, Marie, vivent à Milan au moment de la naissance de leur fils Frédéric, en 1813. Ils reviendront à Lyon en 1816. Leur dévouement pour les pauvres influencera plus tard le petit Frédéric. À six ans, il est atteint de la fièvre typhoïde. Il attribue sa guérison à saint François Régis, fort vénéré dans l’Ardèche.
Sensible et irritable, l’enfant est inscrit au collège royal de Lyon. La bonté de ses professeurs assouplira son caractère. Il s’adonne à la poésie. À quinze ans, il remet en question sa foi : « Je doutais et cependant je voulais croire. » Au plus fort de l’épreuve, il promet au Seigneur, s’il daigne faire briller la vérité à ses yeux, de consacrer sa vie entière à défendre la foi. Son professeur de philosophie, l’abbé Noirot, lui montre que la foi et la science ne doivent pas s’exclure l’une l’autre, que la foi a besoin de la raison. Il retrouve la paix de son enfance et s’engage devant Dieu à témoigner de l’Évangile. Il dira plus tard à ses amis croyants : « Ne pas se faire voir, mais se laisser voir. »

Une « Société de charité »
Malgré un contexte anticlérical très fort, sa foi se solidifie. L’étudiant veut combattre sur deux fronts : celui de la science et celui du secours social, en ce début de l’ère industrielle où le peuple est souvent exploité. Il étudie le droit à Paris. Là, il réunit un groupe de jeunes catholiques et il instaure des « Conférences d’Histoire et de Littérature ». Mais il comprend qu’il faut joindre l’action à la parole, « affirmer par des œuvres la vitalité de notre foi ». Avec d’autres amis lyonnais montés à Paris comme lui, il inaugure une « Conférence de charité », sous le patronage de saint Vincent de Paul. La première réunion a lieu le 23 avril 1833; il a juste 20 ans. « Cessons de parler de charité, allons visiter et aider une famille pauvre chaque semaine », affirme-t-il. Rosalie Rendu, une Fille de la Charité, béatifiée le 9 novembre 2003, leur fait connaître les pauvres du quartier Mouffetard. Ainsi naît la Société de Saint-Vincent-de-Paul.
Ozanam découvre que les œuvres de charité sont le moyen concret d’aimer le Christ dans ses membres souffrants. Les pauvres sont nos maîtres, dit-il, et nous sommes à leur service; il faut enserrer le monde dans un réseau de charité. Si aujourd’hui nous avons à choisir entre une culture de la mort et une culture de la vie, pour Ozanam la question est de savoir « qui l’emportera de l’esprit d’égoïsme ou de l’esprit de sacrifice, si la société ne sera qu’une grande exploitation au profit des plus forts ou une consécration de chacun au service de tous ». La Société Saint-Vincent-de-Paul a choisi son camp. Elle compte aujourd’hui près d’un million de membres répartis en 47 500 équipes dans 120 pays.

Professeur, époux et père
En 1835, pour défendre le catholicisme, Ozanam demande à l’évêque d’établir des conférences publiques. C’est ainsi que Lacordaire commence les Conférences de Carême à Notre-Dame de Paris. Licencié en lettres, Frédéric devient docteur en droit en 1836. Il soutient sa thèse de doctorat ès lettres trois ans plus tard, puis est nommé professeur suppléant à la Sorbonne en 1840. Il donne ses cours avec une telle fougue qu’il est ovationné par ses élèves. On lui reproche d’aborder des thèmes religieux, mais il répond qu’il a l’honneur d’être chrétien. Tout semble lui sourire, même l’amour qui arrive comme une grâce.

Il hésite entre la vocation religieuse et le mariage. Un jour, rendant visite au recteur de l’Académie de Lyon, M. Soulacroix, il aperçoit sa fille qui donne tendrement ses soins à son frère paralysé. Il voit en Amélie Soulacroix l’image de la charité. L’amour fait le reste. Ils se marient le 23 juin 1841. Sa vie conjugale sera une source de joie constante.
Il écrit, quelques jours après son mariage : « Je sentais descendre sur moi la bénédiction divine avec les paroles consacrées… Je me laisse être heureux; je ne compte plus les moments, ni les heures. Le cours du temps n’est plus pour moi. Que m’importe l’avenir? Le bonheur dans le présent, c’est l’éternité. Je comprends le ciel. » Deux ans plus tard naît sa fille Marie, qu’il entourera de beaucoup d’affection. Il l’éveille à la foi en lui faisant visiter des églises et en priant pour elle. Époux et père, il expérimente l’amour de Dieu, malgré une santé chancelante.
Tertiaire de saint François, Ozanam aime Assise et l’Ombrie, qu’il fait connaître à son épouse. Il voyage beaucoup, mais ne néglige jamais la prière. Il demande sans cesse à ses amis de prier pour lui. Il participe à la messe chaque fois qu’il le peut et communie fréquemment, chose rare pour son époque. Plus il avance dans son mariage, plus sa prière en est une d’abandon, influencée en cela par Amélie. Bel exemple de fécondité spirituelle qui existe parfois dans le couple lorsque les époux vivent un amour ardent pour le Seigneur. Il demande à Dieu de le laisser vivre pour sa femme et son enfant, tout en s’abandonnant à sa volonté. Il écrit au Dr Franchisteguy, en parlant de Dieu : « Je veux ce que tu veux, je veux comme tu veux, je veux quand tu veux, je veux parce que tu veux. »

Son testament spirituel
Le 23 avril 1853, Frédéric Ozanam a quarante ans. Il écrit à Pise un texte qui deviendra son testament spirituel, puisqu’il mourra quelques mois plus tard. En voici un extrait :
« Je meurs au sein de l’Église catholique, apostolique et romaine. J’ai connu les doutes du siècle présent, mais toute ma vie m’a convaincu qu’il n’y a de repos pour l’esprit et le cœur que dans l’Église et sous son autorité.
À ma tendre Amélie, qui a fait la joie et le charme de ma vie, et dont les soins
si doux ont consolé depuis un an tous mes maux, j’adresse des adieux courts comme toutes les choses de la terre. Je la remercie, je la bénis et je l’attends. Au Ciel seulement je pourrai lui rendre autant d’amour qu’elle en mérite.
Je donne à mon enfant la bénédiction des patriarches, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Il m’est triste de ne pouvoir travailler plus longtemps à l’œuvre si chère de son éducation, mais je la confie sans regret à sa vertueuse et bien-aimée mère. »
Frédéric Ozanam meurt à Marseille le 8 septembre 1853, fête de la Nativité de Marie, des suites d’une pleurésie. Son corps est transporté à Paris où il repose dans l’église des Carmes, à la demande de son épouse, sous cette inscription évangélique : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant? » L’Église célèbre la mémoire du bienheureux le 9 septembre.

Tags:
CharitéSaint Vincent de Paul
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