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John Bradburne (1921-1979), hippie de Dieu, martyr des lépreux

J. Bradburne

John Bradburne Memorial Society

Philippe Oswald - publié le 06/09/14

35e anniversaire de l’assassinat au Zimbabwe d’une des personnalités les plus attachantes du XXe siècle. Aventurier, poète, tertiaire franciscain, il donna sa vie pour ses amis lépreux.

C’est une personnalité exceptionnelle et un destin hors normes, dont la renommée n’est plus cantonnée au monde anglo-saxon depuis la biographie captivante que Didier Rance lui a consacrée. *

L’itinéraire de John Bradburne (14 juin 1921- 5 septembre 1979) est simplement stupéfiant. Didier Rance l’a pisté pendant une décennie sur les lieux mêmes de ses tours et détours, aux dimensions du monde : l’Angleterre natale, la Malaisie et la Birmanie pendant la guerre contre les Japonais, la France, la Belgique, l’Italie, la Terre Sainte, l’Angleterre encore, puis l’Afrique, la Rhodésie où John trouvera enfin sa voie à l’âge où la plupart des hommes pensent avoir leur carrière derrière eux. Des milliers de kilomètres à pied, des installations improbables (par exemple, un an dans la tribune de l’église de Palma, en Italie !), des essais sans cesse déçus de vie monastique, érémitique…ponctués de métiers divers, non moins précaires : bûcheron, maître d’école, fossoyeur, maçon, sacristain, éboueur, présentateur de télévision, gardien…les plus constants de tous ses emplois étant ceux de musicien et de clown où il excella sa vie durant.
A vues humaines, la trajectoire de ce fils de pasteur anglican converti au catholicisme ne fut qu’une série d’échecs, une longue errance. Mais ses familiers, ses intimes, ses amis, ou simplement ceux qui avaient accueilli ce vagabond  anglais -forcément excentrique !-, pour quelques mois ou quelques semaines, en ont été marqués à jamais. Quant à ceux qui, comme Didier Rance, n’ont connu son existence qu’après sa mort (pour l’auteur, ce fut lors d’un séjour au Zimbabwe), d’abord intrigués par l’unanimité des témoignages sur ce « fol en Christ », ils découvrent peu à peu l’ampleur du personnage, son héroïsme (qui lui valut d’être distingué pendant la guerre parmi les rares survivants des commandos britanniques luttant dans la jungle contre les Japonais), son génie poétique (puissance, originalité, abondance, son œuvre en ferait un poète majeur de la littérature anglaise du XXe siècle), sa joie de vivre et, par-dessus tout, l’exceptionnel rayonnement de sa charité. C’est elle qui le conduira à faire le choix le plus radical en épousant la vie des plus déshérités des déshérités, des lépreux rejetés de tous et abandonnés dans des conditions inhumaines au cœur de l’Afrique. John fit du mouroir de Mtemwa une oasis de sérénité, de foi et de joie malgré la souffrance de la maladie et de l’exclusion.

Mais un jour, la guerre civile qui devait aboutir à l’indépendance de la Rhodésie, rejoignit ce havre de paix. John, intraitable lorsqu’il s’agit de défendre ses chers lépreux, est dans le collimateur des deux camps, Blancs et Noirs, les uns dominés par le racisme, les autres par le marxisme, deux idéologies que John ne craint pas de condamner ouvertement. Finalement, devant son refus obstiné de quitter ses amis, les guérilleros le kidnappent. Le scénario de sa capture, des humiliations qu’il subit, de son jugement, de son acquittement par ceux des guérilleros qui veulent le sauver, puis de sa lâche exécution, présente une fascinante analogie avec la Passion du Christ.

John avait  émis trois vœux : aider les victimes de la lèpre,  mourir en martyr, et être enterré dans l’habit des Franciscains. Exaucés, tous les trois.

 Il n’est donc pas surprenant que la renommée de sainteté de John Bradburne n’ait cessé de croître depuis sa mort.  La John Bradburne Memorial Society, qui soutient la cause de sa béatification, relève au moins deux guérisons miraculeuses attribuées à son intercession : une femme en Afrique du Sud a retrouvé l’usage de ses jambes et un homme en Ecosse a été guéri d’une tumeur au cerveau.

Plus d’informations (en anglais)
*  « John Bradburne, le vagabond de Dieu » par Didier Rance, Salvator, 512 pages, 23€.


Tags:
franciscains
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