Antoine de Berranger, de la communauté chrétienne tourangelle, espère faire venir en France une quarantaine de familles.
Des chrétiens qui ont fui l’Irak arrivent en France. En Touraine, une communauté irakienne vit déjà, formée par ceux qui ont fui en 2011 après l’attentat contre la cathédrale de Bagdad. Ces personnes aident leurs familles, qui sont restées au pays, à les rejoindre en France.
Après la prise de Mossoul par les djihadistes de l’Etat islamique, la communauté chrétienne tourangelle s’est mobilisée : manifestation, prière. Aujourd’hui elle aide les Irakiens à venir en France. Quatre personnes sont arrivées jeudi. Antoine de Berranger, l’un des organisateurs, espère accueillir jusqu’à quarante familles.
Et il lance un appel à la générosité pour les héberger le temps de régulariser leur situation :
"Dans un premier temps, nous avons eu du mal à entrer en contact avec la communauté irakienne, il s’est avéré qu’à Tours il y avait entre 40 et 60 irakiens qui étaient réfugiés depuis 2011 depuis les attentats de la cathédrale de Bagdad, et elles-même étaient en contact avec leurs familles qui se trouvaient dans de terribles tourmentes en Irak. On peut notamment évoquer le cas d’une dame de 75 ans qui s’est retrouvée avec sa fille et ses deux petites filles sous une tente pendant trois semaines dans les plateaux, sa fille ayant perdu son mari dans les exactions des terroristes. Donc progressivement la mise en relation avec la communauté irakienne chrétienne de Tours s’est faite, la mobilisation a donné suite à des propositions de personnes de la communauté tourangelle, notamment les propositions de logement à titre gracieux pour une durée de quelques semaines à 18 mois pour certains, ce qui nous a permis de donner des adresses à ces personnes souhaitant se réfugier en France pour faciliter leur obtention de visa".
Aujourd’hui vous avez accueilli quatre personnes. Prochainement savez-vous combien vous en accueillerez?
Antoine de Berranger : Nous avons effectivement accueilli quatre personnes d’Irak. Préalablement nous avons trouvé des solutions pour un couple de personnes venues assister au baptême de leur petit-fils en France, et qui s’est retrouvé bloqué, ainsi que pour un monsieur très handicapé qui était venu voir sa famille et suivre des examens médicaux accompagné de sa fille et que nous avons pu également aider. Ensuite, nous sommes actuellement en contact avec une dizaine de familles, mais c’est un chiffre qui a tendance à croître assez rapidement, à raison d’une famille par jour, qui sont en Irak dans les zones d’Erbil, qui ont fait des demandes de visa. Ces familles ont de la famille à Tours, et nous sommes en train de chercher des logements privés, en faisant appel à la générosité des gens, toujours pour des durées limitées à quelques semaines, le temps de régulariser tous les dossiers.
Le problème aujourd’hui est que tant que ces familles ne sont pas régularisées, elles ne peuvent avoir accès à un logement par la ville de Tours ou par la région ou le département?
Antoine de Berranger : La ville de Tours semble prête à nous aider, de même que les différents organismes, mais ils n’ont pas pour autant la possibilité de mettre gracieusement des logements à disposition tant que ces personnes n’appartiennent pas à des catégories qui soient clairement identifiées, et qui soient en règle, avec ensuite la possibilité de donner accès à ces droits et ces logements.
Vous adressez donc aujourd’hui un appel à la générosité des particuliers, avez-vous déjà eu des personnes qui se sont manifestées pour vous aider ?
Antoine de Berranger : Nous avons de plus en plus de personnes qui se manifestent, bien que cela n’ait pas été évident pendant la période de congés. Nous manquions en outre de visibilité sur les événements là-bas. Heureusement chaque jour fournit son lot de bonne volonté et de propositions, que ce soit pas exemple la banque alimentaire qui s’est proposée de nous aider, qui nous a proposé un lot de couvertures et d’oreillers. Il y avait un petit côté providentiel là-dedans parce que 5 minutes avant le téléphone sonnait et nous en cherchions partout.