Cette attaque, qui a tout l’air d’une vengeance des miliciens chiites, fait redouter aux autorités irakiennes et américaines une nouvelle radicalisation des sunnites.
L’attentat a eu lieu dans la journée de vendredi dans une mosquée sunnite de la province de Diyala, non loin de Bagdad. Des hommes armés ont fait irruption en tirant sur la foule de fidèles, faisant au moins 70 morts et des dizaines de blessés.
Il semblerait que cette fusillade fasse suite à une attaque à la bombe contre une patrouille des civils chiites, dont beaucoup se sont ralliés aux forces de sécurité irakiennes pour lutter contre l’Etat Islamique et son inquiétante avancée vers Bagdad.
C’est en tout cas la version de la députée Nahida Al-Daini, confirmée par le ministre de l’intérieur, rapporteLe Monde. Les autorités avaient immédiatement désigné les combattants de l’EI comme responsables de l’agression.
Cette « vengeance » chiite soulève dès lors de vives craintes quant à une nouvelle vague de folie meurtrière sunnite et particulièrement de la part de l’Etat islamique, trois jours après l’impitoyable exécution du journaliste américain James Foley.
Les familles des victimes ont en outre fait connaître leur intention de se faire justice elles-mêmes si les tribunaux manquaient à leur devoir.
C’est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement irakien à majorité chiite, qui comptait sur la coopération d’une partie des sunnites pour combattre les troupes terroristes d’Abou Bakr al-Baghdadi.
Les Etats-Unis, qui ont décidé d’intensifier leurs frappes et leur soutien aux troupes kurdes après l’exécution de James Foley, redoutent l’assassinat d’un second otage américain, Steven Sotloff, par les terroristes sunnites. A l’annonce de l’attaque contre la mosquée, le département d’Etat a « condamné avec force » cet attentat « brutal », qui a coûté la vie à 70 personnes, rappelant « le besoin urgent pour les dirigeants irakiens de tout l’échiquier politique de prendre les mesures nécessaires pour contribuer à unifier le pays contre tous les groupes extrémistes violents».
L’armée américaine a indiqué avoir mené 93 frappes aériennes depuis le 8 août dans le nord de l’Irak.
ST