Il y aurait néanmoins peu de risques de propagation en Europe, selon le commissaire européen chargé de la Santé.
L’actuelle épidémie d’Ebola est la plus grave de ces quatre dernières décennies. Le comité d’urgence de l’Organisation Mondiale de la Santé, qui s’est réuni mercredi et jeudi à Genève, a décrété unanimement l’«urgence de santé publique de portée mondiale » concernant l’épidémie de fièvre hémorragique, dans un communiqué. Le comité demande «
une réponse internationale coordonnée est essentielle pour arrêter et faire reculer la propagation internationale d’Ebola
». La directrice générale de l’OMS Margaret Chan, qui a validé les conclusions du rapport du comité, appelle également la communauté internationale à venir en aide aux pays d’Afrique de l’Ouest comme Libera, Sierra Leone, la Guinée et le Nigeria, particulièrement affectés par le virus et qui «ne peuvent y faire face par eux-mêmes ».
Le comité a par ailleurs exclu des restrictions sur les voyages internationaux ou sur le commerce international. Mais, a-t-il dit, "les Etats doivent se préparer à détecter et traiter des cas de malades Ebola" et "à faciliter l’évacuation de leurs ressortissants, en particulier les personnels médicaux, qui ont été exposés à Ebola”.
Pour l’heure, deux cas de ressortissants européens contaminés ont été constatés, il s’agit de deux espagnols dont un prêtre âgé de 75 ans, rapatriés jeudi à Madrid. Toutefois, si la menace est bien mondiale, le Commissaire européen chargé de la Santé, Tonio Borg, estime que le risque de propagation en Europe est « extrêmement faible », en raison du faible nombre d’échanges entre le continent européen et l’Afrique de l’Ouest et du mode de transmission du virus, qui ne se fait que par un contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d’animaux infectés. « En Afrique, rappelle le site de l’OMS, l’infection a été constatée après la manipulation de chimpanzés, de gorilles, de chauves-souris frugivores, de singes, d’antilopes des bois et de porcs-épics retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale. Il se propage ensuite dans les communautés par transmission interhumaine, à la suite de contacts directs (peau lésée ou muqueuses) avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou de contacts indirects par l’intermédiaire d’environnements contaminés par ce type de liquides ».
A ce jour, il n’existe aucun traitement ou vaccin homologué pour lutter contre le virus, mais les recherches se poursuivent. Le traitement expérimental de deux membres du personnel médical de l’ONG Samaritan Purse, notamment, pourrait ouvrir la voie à de nouvelles expériences, sur un petit nombre de sujets tout d’abord, pour en déterminer l’innocuité.
Dans une déclaration publiée mercredi, l’OMS a annoncé la tenue d’une réunion d’experts en début de semaine prochaine, pour aborder ces questions d’éthique médicale, dans le contexte actuel de la flambée du virus.
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