Alors que l’Irak s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos, Mgr Sako s'est entretenu avec Hélène Destombes.
Le Premier ministre irakien Nouri al Maliki a proposé mercredi une amnistie aux tribus sunnites parties combattre avec les jihadistes de l’Etat islamique contre le pouvoir central, mais aussi aux anciens soldats membre du parti Baas déchu de Saddam Hussein. Cette amnistie, affirme-t-il, concerne toute personne « impliquée dans des actions contre l’Etat » mais ayant « repris ses esprits », à l’exception des meurtriers.
Nouri al Maliki dit ainsi vouloir surmonter les obstacles qui s’opposent à la formation d’un nouveau gouvernement irakien. Et alors que l’Irak s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos, c’est un véritable cri d’alarme que lance le patriarche de Babylone des Chaldéens. Mgr Sako dit craindre une guerre civile qui aboutirait à la division du pays. Il s’insurge contre l’immobilisme de la communauté internationale, qui constate sans réagir l’avancée des jihadistes de l’Etat islamique et observe dans une relative indifférence la souffrance des populations irakiennes.
"Le pays vit aujourd’hui une situation chaotique, explique Mgr Sako à Hélène Destombes, de Radio Vatican. Il va vers la division. Le Kurdistan est déjà autonome, des provinces sunnites ne sont pas contrôlées pas le gouvernement central. Et le sud est un peu calme parce qu’il est presque chiite. Et nous, les chrétiens, on ne sait pas où nous serons. Les chrétiens et les musulmans ont peur. Tout est fragile, on ne sait pas quand ça va éclater. Il y a un grand danger de guerre civile."
Comment l’éviter ? "Il faut pousser les Irakiens à intervenir, pas militairement, mais d’une manière civile, à trouver une solution politique pour sauver soit l’unité du pays soit la vie des gens. Ou s’il y a un plan mondial pour la division du pays, que ce soit fait avec le dialogue et pas avec la guerre. La communauté internationale est occupée à chercher ses intérêts. Les gens donnent plus d’importance à un match de football qu’à des guerres comme en Irak ou ailleurs."