Votre terrain de prière ? Lourdes, où je vais souvent avec ma mère. Sinon, je me suis fait une petite chapelle chez moi. J’y fais ma petite prière. Ça m’apaise.
Et pendant le derby ? Souvent je me signe avant le match ou après les buts.
La religion impacte-t-elle votre jeu ? Oui, avec les arbitres… Certains font des erreurs parce que le jeu demande faute. Je me dis alors qu’il faut pardonner, et je fais attention aux mots que j’emploie. C’est dur. C’est la foi qui m’aide à garder la maîtrise de moi-même sur le terrain.
Et quand vous dérapez ? Il m’arrive de disjoncter. Je me reprends. J’ai eu des problèmes extra sportifs avec ma direction l’été dernier. La foi m’a aidé à tenir bon. « Dieu merci. On a franchi une étape. »
Hormis le ballon, des passions ? Des manques… Jeune, je n’étais pas un élève exemplaire. J’ai clairement négligé ma scolarité. Aujourd’hui j’ai des lacunes. J’entends bien essayer de les combler. J’ai repris les cours avec, pourquoi pas, l’objectif de passer le bac.
Des buts à atteindre ? Aider l’OL à se classer le mieux possible. Atteindre la barre des cent buts en ligue 1.
Que peut-on vous souhaiter ? De progresser et d’aider les autres à travers ma foi.
Noël chez les Gomis ? Comme d’habitude, je retourne auprès de mes parents. On va à la messe de minuit. On fait un repas ensemble. On partage.
Une assurance. Voir mon père aller fidèlement chaque week-end à l’église, malgré son vieil âge, et l’entendre me dire, en sénégalais : « T’inquiète, Dieu est là. Il va pourvoir à tout. »
Un rituel sénégalais ? Prier dans la grande cathédrale de Dakar.
Out of Africa… Je suis né en France, j’ai fait le choix de jouer pour l’équipe nationale française, mais je suis très attaché à l’Afrique. J’y retourne tous les trois mois. C’est un continent qui a beaucoup de richesses humaines, à défaut d’avoir beaucoup d’argent. Malgré leur dénuement, les Africains ont toujours le sourire et une foi incontestable.`
Vous marquez, vous twittez… C’est bien d’être à la page. Souvent après l’entraînement, par temps de pluie, on doit vite rentrer, on n’a pas le temps d’échanger avec nos fans. Les réseaux sociaux me permettent de leur transmettre des infos, des instantanés, des petits clins d’œil. Ça leur permet de me connaître sous un autre jour.
Un modèle ? Bernard Lacombe. Souvent je vais avec lui prier à l’église. C’est lui qui m’a emmené pour la première fois à Notre-Dame de Fourvière. Il a toujours eu cette belle et grande foi. C’est un grand monsieur dans le foot français. J’aimerais bien lui ressembler. Notamment pour son humilité.
Propos recueillis par Magali Germain pour l’1visible.