Dans une interview accordée à Radio Vatican, le directeur de l’action France -Europe au Secours Catholique commente la nouvelle liste des quartiers déshérités.
La nouvelle carte des quartiers prioritaires de la politique de la ville, dévoilée la semaine dernière par le gouvernement, concentre 1300 points, répartis en 700 communes. Cette année, il s’agissait de ne prendre en compte que le critère du revenu par habitant, afin de « donner plus à ceux qui ont moins », comme l’annonçait le site du gouvernement. A cet effet, ce critère unique réduisant automatiquement la liste des zones bénéficiaires devait permettre une aide plus efficace aux zones réellement défavorisées.
L’an dernier encore, 2492 zones étaient concernées, certaines se situant dans des villes telles que Biarritz, Hendaye ou encore Boulogne-Billancourt, et dont l’inclusion à la politique de la ville faisait largement débat. Si de nombreuses zones sortent de la carte cette année, 100 communes bénéficieront pour la première fois de la politique de la ville. La tendance qui émerge au sein de cette nouvelle répartition révèle que ce ne sont plus uniquement les territoires périphériques qui sont concernés, mais également les zones de centre ville ou de ville moyenne.
Ainsi, les quartiers « de concentration urbaine de pauvreté » identifiés par l’Insee, dans lesquels plus de 50% de la population vit avec des revenus inférieurs à 11 250 euros par an, bénéficieront de « contrats de ville », lesquels prévoient la mobilisation de 400 millions d’euros des fonds du ministère de la ville pour le développement économique de ces quartiers, et la création de 15 000 emplois d’avenir. En outre, le fait de figurer sur la liste permet aussi de demander à intégrer le programme de rénovation urbaine, doté de moyens beaucoup plus importants que les fonds du ministère. Après un premier programme entamé en août 2003 et qui a fourni 12 milliards d’euros de subventions, l’Etat prévoit pour l’automne un nouveau plan d’aide de 5 milliards de fonds publics. 200 quartiers de la nouvelle carte présentant les dysfonctionnements urbains les plus importants seront concernés.
Invité à commenter les nouvelles données au micro de Radio Vatican, Bernard Schricke -directeur de l’action France -Europe au Secours Catholique, et de Caritas- France souligne que l’aspect financier n’est pas le seul à devoir être pris en compte pour venir en aide aux populations issues des « quartiers déshérités » de l’hexagone. D’autres paramètres doivent être pris en compte, en particulier celui de l’isolement : « L’exclusion est l’addition d’un manque de moyens matériels et d’un manque de soutien et de relations ».
Il faut que les moyens mis en oeuvre restaurent à la fois un développement économique mais également un réel lien social, poursuit-il, sinon on ne ferait que déplacer les difficultés des habitants de ces territoires.
Enfin; Bernard Schricke plaide en faveur d’une meilleure écoute des acteurs des zones concernées, en particulier les plus fragiles d’entre eux. Car, comme celui-ci a pu le constater en agissant directement à leurs côtés, ces personnes font en général des propositions plus pertinentes, concrètes et également beaucoup plus raisonnables que certains acteurs plus éloignés de la réalité quotidienne vécue par ces habitants.
ST