Selon une étude de l’INSEE, un tiers des 28 800 personnes sans domicile à Paris travaillent. Si la population reste jeune et masculine, le nombre de femmes a doublé depuis 2001.
Une étude conjointe menée par l’INSEE et l’APUR (Atelier de l’urbanisme de Paris) dresse un tableau inquiétant de la situation des sans-emploi dans la région parisienne. Les résultats de l’étude, menée sur deux mois début 2012 auprès des utilisateurs des services d’hébergement et de distribution de repas, sont loin d’être réjouissants.
28 800 personnes. C’est le nombre considérable de SDF présents en région parisienne, soit une hausse de près de 84% par rapport à la précédente enquête menée en 2001. A ces 28 800 sans-abri, il faut ajouter les 6 250 enfants qui les accompagnent. Si parmi eux, la moitié n’a jamais eu de logement personnel, un sur trois travaille, a constaté l’étude.
En dix ans, cette population s’est féminisée et a vieilli, mais reste cependant en grande majorité jeune, masculine et étrangère. L’étude met toutefois en lumière le fait que le nombre de femmes sans abri à Paris a presque doublé depuis la dernière étude. De plus, plus de 50% des sans-domicile affirment se trouver dans cette situation de précarité depuis moins d’un an.
Enfin, si 36% sont au chômage et un tiers sont inactifs, l’étude révèle que près de 31% des sans-abri ont un emploi. Il s’agit alors essentiellement d’emplois peu qualifiés. Parmi ces travailleurs qui ne reçoivent pas un salaire suffisant pour échapper à la rue, la moitié travaille à temps partiel, 40% sont en CDD lorsque 25% sont en CDI. 28% n’ont pas de contrat et travaillent illégalement.