Dans ce contexte surchauffé, l’Eglise catholique locale a pris position. Rédigée par la Commission ‘Justice et Paix’ du diocèse de Hongkong, une brochure de 28 pages expliquant les enjeux du référendum des 20-22 juin a été distribuée dans toutes les paroisses. Lors de la prière organisée en marge du rassemblement géant pour le 25ème anniversaire de Tienanmen, de nombreux intervenants, dont le cardinal Zen, ont expliqué l’importance de cette consultation, soulignant qu’il ne fallait pas laisser passer ce moment de l’Histoire. Après ce sera trop tard, les jeux seront faits, ont-il déclaré en substance. Le 26 mai dernier, dans un article du Kung Kaopo, le journal en chinois du diocèse, l’évêque de Hongkong, le cardinal John Tong Hon, a écrit qu’un système démocratique de gouvernement était nécessaire au bien-être des Hongkongais ; selon lui, le référendum « peut donner une expression concrète de l’opinion publique ».
Pour le cardinal Zen, « le compromis n’est plus une option », les Hongkongais doivent s’exprimer démocratiquement et ne pas se laisser intimider par les pressions de Pékin (1). Afin d’encourager les habitants du territoire à aller voter les 20-22 juin, Mgr Zen a annoncé qu’il parcourrait à pied tout Hongkong. Samedi 14 juin, il débutera ainsi une marche de sept jours qui l’emmènera dans presque chacun des 18 districts du territoire. A l’âge de 82 ans, il a annoncé sa volonté de marcher douze heures par jour durant une semaine, malgré les fortes chaleurs et l’humidité élevée de l’été. Les catholiques sont invités à se joindre à lui, mais dans la limite de 30 personnes au maximum en même temps – ceci afin de ne pas dépasser le seuil au-delà duquel il est obligatoire de déclarer une manifestation sur la voie publique. « Notre principe d’action est de recourir à une approche non violente », a-t-il confié.
(eda/ra)
- Le Livre blanc met en garde contre « le petit nombre de personnes qui agissent en collusion avec les forces extérieures en vue d’interférer dans la mise en œuvre de la politique ‘Un pays, deux systèmes’ ». Rien ne permet de penser que Pékin vise ainsi le cardinal Zen ou les catholiques de manière générale, dont le lien avec le Saint-Siège peut les faire entrer dans la catégorie des personnes agissant en collusion avec des « forces extérieures ». Toutefois, un Livre bleu publié en mai dernier indiquait que Pékin comptait l’« infiltration religieuse en provenance de l’étranger » au nombre des quatre plus « sérieux défis » qui se posent à lui.