Outre le voyage en Corée du Sud en août prochain, un autre déplacement du pape est prévu au Sri Lanka du 13 au 15 jnvier 2015, puis aux Philippines à une date encore à préciser.
12/06/2014
A son retour des JMJ (Journées mondiales de la jeunesse) de Rio (juillet 2013), le pape François avait évoqué ce double voyage au Sri Lanka et aux Philippines. « J’ai reçu une invitation à me rendre au Sri Lanka ainsi qu’aux Philippines », expliquait-il alors aux journalistes. Sachant que bon nombre d’autres pays ont invité le pape à venir les visiter, le pape ajoutait : « Je dois aller en Asie. Parce que le pape Benoît n’a pas eu le temps de se rendre en Asie et que c’est important. »
Si l’Asie occupe sans doute une place particulière dans le cœur du pape (il a témoigné qu’étant jeune, il avait le désir de partir comme missionnaire au Japon), ses prochains déplacements dans ces trois pays seront avant tout de nature pastorale mais ils n’en revêtiront pas moins une dimension politique importante.
En Corée du Sud, où l’Eglise catholique est une des plus dynamiques d’Asie, le pape s’adressera à la jeunesse de tout le continent, à l’occasion des VIème Journées asiatiques de la jeunesse d’Asie, du 10 au 17 août prochain, sur le thème : « Jeunesse d’Asie, réveille-toi ! La gloire des martyrs brille sur toi !». Le 18 août, il célèbrera une messe pour la béatification de 124 martyrs coréens tués « en haine de la foi » entre 1791 et 1888.
Concernant le Sri Lanka, pays visité en décembre 1970 par Paul VI puis en janvier 1995 par Jean Paul II, le voyage du pape François s’inscrit dans une période difficile pour l’Eglise catholique locale. Si la communauté catholique (environ 7 % de la population) présente la particularité de réunir à la fois des Tamouls et des Cinghalais, son unité est menacée par les très profonds antagonismes qui séparent les deux populations. Le pape François sera reçu par le président en place, Mahinda Rajapaksa, lequel refuse que les Nations Unies viennent enquêter sur place sur les violations des droits de l’homme et crimes de guerre commis durant le conflit avec les Tigres tamouls.
A priori, le déplacement aux Philippines, le plus grand pays catholique d’Asie, devrait présenter moins de difficultés politiques. Le cardinal archevêque de Manille, Mgr Luis Antonio Tagle, a fait part du désir du pape de se rendre auprès des victimes du typhon Yolanda (Haiyan) et du tremblement de terre qui ont frappé les Visayas, au centre de l’archipel, l’an dernier. Pour autant, les sujets sensibles ne manquent pas: L’Eglise catholique locale dénonce régulièrement les effets négatifs du développement économique et de la mondialisation, que ce soit du fait de l’émigration des Philippins, hommes et femmes, et de ses conséquences sur les familles, que ce soit du fait de l’extrême inégale répartition des richesses qui caractérise ce pays ou encore que ce soit du fait des atteintes à l’environnement.
Enfin, si l’accord signé en mars dernier entre le gouvernement et le MILF ouvre une perspective de résolution du conflit de Mindanao, le sud philippin demeure une région où la paix reste à construire. Le cardinal Orlando Quevedo, dont le diocèse de Cotabato est enclavé dans la future Région autonome Bangsamoro, vient de déclarer qu’il aimerait que le pape François se rende en visite à Mindanao. Tout comme le pape vient de poser des actes et des gestes pour la paix en Terre sainte, il « peut peut-être contribuer à la paix à Mindanao », a déclaré le cardinal depuis Manille, ajoutant qu’il espérait que si le pape se rende auprès des victimes du typhon et du tremblement de terre, il pourrait aussi se rendre « à Mindanao auprès des victimes d’une catastrophe faite de la main des hommes ».
Plus de détails sur le site d’Eglises d’Asie : http://eglasie.mepasie.org/divers-horizons/2014-06-11-les-voyages-du-pape-francois-en-asie-se-precisent