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Irak : Mossoul aux mains des djihadistes

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Sylvain Dorient - publié le 11/06/14
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La troisième plus grande ville irakienne et la province de Ninive ont été investies par les milices de l’Etat Islamique en Irak et au Levant (l’EIIL).
 
Le pouvoir central à Bagdad perd du terrain face aux rebelles sunnites depuis un an. Il a vécu mardi 10 juin un moment particulièrement difficile, comme le concède un colonel de l’armée cité par l’AFP, « c’est un effondrement complet de nos forces de sécurité ». Le pouvoir cental de Bagdad et le gouvernement autonome du Kurdistan se rejettent la responsabilité de cette défaite, dont l’une des causes serait le manque de coordination entre les ennemis de l’EIIL (connu aussi sous le sigle anglais ISIL). Face à cette menace, le gouvernement irakien en appelle à la mobilisation générale : les citoyens et les tribus sont appelés à prendre les armes.
 
La province où se déroulent ces affrontements, située au nord de l’Irak, côtoie la Syrie, où l’EIIL, affronte le régime de Bachar Al Assad. Ce groupe est une émanation dissidente d’Al Qaïda qui recrute parmi les djihadistes internationnaux et les rebelles syriens. Alors que l’organisation était donnée pour morte en 2008, elle a repris des forces, profitant notamment de la frustration de la population sunnite contre un gouvernement à majorité chiite pour asseoir sa popularité. Classé parmi les organisations terroristes par les Nations Unies, l’EIIL n’en dispose pas moins des soutiens internationaux puissants – l’Arabie Saoudite, le Qatar et des donateurs privés koweïtiens – si l’on en croit la qualité de son armement.
 
Sur place, les témoignages recueillis révèlent une situation dramatique. Amina Ibrahim cité par The Telegraph, décrit « Mossoul est comme l’enfer. Elle a disparu dans les flammes ». Les assaillants ont libéré des prisonniers qui ont rejoint leurs rangs et barricadé les rues à l’aide de grues. Des chrétiens ont été vus quittant la ville, probablement alertés par le comportement des combattants de l’EIIL en Syrie à l’égard de leurs coreligionaires.
 
« A chaque attaque le nombre de chrétiens diminue »
Le père Pius Affas, le dernier prêtre de Mossoul, chargé de l’église syriaque Mar Thomas, a décrit la fuite des habitants au magazine Famille Chrétienne : « C’est un exode terrible : des familles, des malades, quittent la ville à pied ou en voiture. C’est comme la fuite d’Égypte. Ils cherchent à aller dans des lieux plus sûrs. »
 
« Derrière moi, j’ai laissé une église qui a 550 ans d’histoire, et un patrimoine chrétien très important. Je ne sais pas si je reverrai ces témoignages du patrimoine chrétien d’Irak. Ca me fend le cœur. Toutes les églises de Mossoul sont désormais laissées à leur sort, même si on espère pouvoir revenir. »
 
 

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