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GPA : 30 000 € pour acheter un enfant en Grèce

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Paul Monin - publié le 07/06/14
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En Grèce, la GPA est légale depuis 2005. un reportage d’Arte vient de souligner comment ce système ne tourne autour que d’une chose : l’argent.
L’ouverture du mariage aux personnes de même sexe n’a toujours été que le premier acte d’un bouleversement profond de la société, amené à se poursuivre sur le terrain de la procréation. Pour les militants de la cause homosexuelle, la GPA et la PMA demeurent à l’ordre du jour, au niveau national, mais également au niveau européen.
 
Actuellement, en Europe, 8 pays autorisent déjà la gestation pour autrui, selon différentes modalités. La Grande-Bretagne a été le premier pays à légaliser cette pratique en 1985, et la Grèce le deuxième en 2005. Afin d’avoir une idée de ce que pourrait être la situation si la GPA venait à être légalisé en France, que ce soit par le biais de l’Europe, qui désire harmoniser au maximum les législations européennes, ou via le gouvernement français, un reportage réalisé par la chaîne franco-allemande Arte dévoile comment fonctionne le système en Grèce.
 
À première vue, d’un point de vue législatif, la GPA semble très encadrée  : seuls les détenteurs d’une carte d’identité grecque peuvent y avoir accès, et il faut avoir un certificat médical et l’autorisation d’un juge. Trois domaines, donc, se complètent : administratif, médical et judiciaire. Mais dans les faits, explique la journaliste en charge de ce reportage, de plus en plus de personnes étrangères peuvent en bénéficier. Comment ? En payant, tout simplement. Une solution simple pour qui ne veut pas, comme un célèbre présentateur TV français, commander des enfants en Californie puis les ramener en France au mépris des lois.
 
L’argent-roi à Athènes

Car l’argent est bien présent. Il sous-tend toutes les composantes de la GPA. D’ailleurs, le premier chiffre est énoncé dans la vidéo au bout de deux minutes. Dans la clinique d’Athènes (qui s’appelle « life », bien entendu) où se déroule le reportage, la journaliste interroge une future mère porteuse, qui passe un dernier examen avant de recevoir l’embryon d’un couple étranger. À la question « pourquoi avez-vous décidé de devenir mère-porteuse ? », vient d’abord l’argument de solidarité féminine : « j’aime bien l’idée d’aider une autre femme à avoir un enfant. » Puis, rapidement, la question financière : « d’autre part, c’est pour des raisons financières […] On essaie de rembourser notre maison, de payer l’école des enfants… » La rémunération des mères porteuses en Grèce, encadrée par l’État, est d’environ 10 000€ par grossesse.
 
C’est encore l’argent qui a poussé cette femme autrichienne à choisir la Grèce pour effectuer une gestation par autrui. « En Californie le recours à une mère porteuse m’aurait coûté 100 000 euros. Ici, si tout va bien, j’en aurais pour 30 000 euros seulement », déclare-t-elle. Bref, tout le monde y trouve son compte, y compris (et surtout) la clinique, qui propose même un service d’avocat inclus dans le forfait. « Toute règle a sa flexibilité », explique le Dr Papanikolaou, qui dirige la clinique.
 
Pour l’instant, la question est loin d’être tranchée, tant au niveau européen qu’au niveau des associations féministes et pro-gay, qui ne sont pas d’accord entre elles sur ce sujet. Pour l’instant, c’est plutôt la PMA qui est sur les feux de la rampe, avec, entre autre, la récente publication par Libération du "manifeste des 343 fraudeuses", texte qui réclame « l’ouverture de la PMA à toutes les femmes » et que « la loi ouvrant l’adoption aux couples de même sexe soit appliquée partout en France, sans discrimination».
 
Pourra-t-on demain, en France, choisir son enfant sur catalogue ? Au sein même de l’Europe, c’est donc d’ores et déjà possible. Les utérus des femmes seront-ils, comme le disait en toute sincérité Pierre Bergé, comme les bras des ouvriers qui vont travailler à l’usine ? « La vie est la vie, défends-la » avait écrit Mère Teresa.

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