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Bâclée, mal ficelée, et étrangement précipitée… Aucune bonne fée ne semble s’être penchée sur le berceau de la réforme territoriale dévoilée lundi par l’Elysée.
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Demain, il n’y aura plus 22 régions mais… xxx ! Toute la précipitation de la prise de décision comme de l’annonce de la réduction du nombre de régions françaises tient dans cette “coquille” oubliée dans la tribune de François Hollande publiée dans les quotidiens régionaux : jusqu’à la dernière minute, et même après, l’Elysée n’avait pas tranché sur le nombre de ces nouvelles régions. Peut-on parler de précipitation, d’une réforme bâclée, du choix politique de préserver certains fiefs socialistes, des pressions de certains membres du gouvernement, proches du Président, qui se sont comportés non pas en ministres de la République mais en présidents de région ?
Soyons clair : présentée ainsi, sans même parler du vote aléatoire des députés, cette réforme a bien peu de chances d’aboutir. Mais la vraie question est ailleurs : pourquoi cette urgence soudaine, quand Manuel Valls parlait il y a quelques semaines d’une réforme à l’horizon 2017 ? Il faut bien comprendre que l’agenda politique est centré autour d’une exigence récurrente, digne du rocher de Sisyphe : pour les politiques de métier, le temps s’écoule en séquences, au cours desquels les “spin doctors”, les communicants chargés de façonner l’opinion, visent à atteindre deux buts : d’une part façonner l’image de leur maître du moment, d’autre part maîtriser les sujets dont les médias, et donc le commun des citoyens, vont parler.
Faisons un bref retour en arrière : après la débâcle du PS aux européennes et l’échec patent de la lutte contre le chômage, François Hollande n’a été sauvé des appels à la démission qui commençaient à poindre que par le scandale de l’affaire Bygmalion. Mais on ne peut pas toujours être sauvé par un sondage, même quand l’avocat qui l’a médiatisée (à juste titre) vous est politiquement très proche.
Alors, le principal souci des communicants ne serait-il pas actuellement de protéger l’image présidentielle des assauts médiatiques jusqu’aux cérémonies de l’anniversaire du D Day, avant que la Coupe du monde ne vienne prendre le relais dans l’opinion ? Mais pourquoi une telle urgence ? François Hollande a dit vouloir aller vite, très vite sur ce sujet, les projets de loi devant être examinés en Conseil des ministres le 18 juin, avant leur discussion au Parlement courant juillet. A l’heure actuelle, en tout cas, la soudaine annonce de cette réforme mal ficelée présente un grand avantage : passer quasiment sous silence dans les colonnes des médias l’actuelle réforme de la justice défendue par Christiane Taubira selon la procédure d’urgence à l’Assemblée Nationale.
Au final, se servir de la nécessaire simplification du millefeuille administratif français à seule fin de communiquer, en n’invoquant pour justifier une réforme majeure que le prétexte d’une économie d’une dizaine de milliards d’euros est à la fois un constat d’amateurisme et un gâchis patenté. Ces mariages, et non mariages, des régions à des fins politiques au détriment des attaches historiques, économiques et sociologiques, ne satisfont au final personne. Quant à la suppression des conseils généraux, elle ne saurait être votée par des chambres où siègent nombre de leurs élus. Et que dire de la future nouvelle répartition des compétences, de la place des intercommunalités, des moyens financiers propres alloués, de la réaffectation des fonctionnaires ou de la réduction du nombre d’élus régionaux au sein de ces nouvelles entités régionales ? Il eût été tellement plus simple, et efficace, de prendre le temps de consulter réellement élus et citoyens, voire de s’inspirer des méga-régions, véritables Landers à la française proposés il y a quelques mois de cela par Jean-Christophe Fromentin, le trublion député-maire de Neuilly.