Après la flambée de violences qui a frappé le pays le 13 mai dernier, les évêques catholiques appellent à la prière pour la défense de la patrie en danger.
26/05/2014
Les catholiques vietnamiens ne restent pas sourds et aveugles à la situation inquiétante dans laquelle leur pays se trouve : les tensions avec la Chine s’accentuent chaque jour un peu plus et les violences entre les deux pays plongent le Vietnam dans un climat menaçant.
Les évêques vietnamiens avaient déjà appelé à la paix et la défense de la patrie dans une lettre diffusée le 10 mai dernier. Ils avaient demandé aux catholiques du pays – qui représentent 6,87% de la population – de conserver un climat de dialogue pacifique afin de faciliter la défense de leur patrie. Pour ce faire, les évêques avaient appelé à faire du 22 mai une journée consacrée à la prière pour leur pays en danger et à la pénitence des victimes du conflit.
Mais entretemps, une flambée de violences a surpris le pays. Frappé par de brutales attaques dans la région industrielle de Binh Duong, au sud du pays et du Ha Tinh, au centre, le pays peine à résoudre un conflit qui prend de l’ampleur. En dix jours, les émeutes au Vietnam ont fait au moins quatre morts et une centaine de blessés, et ont conduit Pékin à évacuer plus de 3 000 ressortissants sur 10 000. Les violences, notamment celle du 13 mai, visaient des usines ou des biens détenus par des chinois, taïwanais, singapouriens ou coréens.
Les diocèses ont décide de se faire à nouveau entendre, appelant cette fois les vietnamiens à faire de ce 22 mai un jour pacifique de prières et de sacrifices. À Saigon, l’archevêché a envoyé une lettre qui résonne comme un cri d’indignation et d’inquiétude : « Nous vous prions, frères et sœurs, d’exprimer votre patriotisme dans la dignité, d’une manière pacifique et sans violence, conformément à l’appel de la Conférence épiscopale du Vietnam. Il est nécessaire que vous vous absteniez de toute action provocatrice et agressive, de toute incitation à la guerre ainsi que de tout ce qui pourrait porter atteinte à la dignité humaine, troubler la sécurité et l’ordre social et détériorer l’image des Vietnamiens et de leur pays ».
Derrière ces inquiétudes, émerge donc une grande espérance. Le 22 mai dernier, les catholiques du pays ont été nombreux à répondre aux appels des évêques. Des messes, des réunions de prières et de recueillement ont rassemblé les fidèles d’un pays déchiré. Si les origines des violences de ce 13 mai restent encore obscures, les catholiques du pays sont déterminés à s’élever pacifiquement contre ce conflit croissant.