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Evangéliser, ça se passe aussi sur YouTube

A l’école du christ

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A l'école du christ

Cahiers Libres - publié le 27/05/14

Quelle est la présence des catholiques sur YouTube ? Amaru Cazenave, créateur de Revival Prod, répond aux questions des Cahiers Libres, partenaire d'Aleteia.

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26/05/14

Amaru Cazenave vient de créer “Revival Prod“, une société de production afin de pouvoir s’attaquer à des projets de plus grande envergure, comme cette récente vidéo À l’école du Christ réalisée pour le séminaire Saint- Sulpice (à découvrir ici sur Aleteia). Les Cahiers Libres l’ont interrogé sur la présence des catholiques sur YouTube, le n°1 mondial de la vidéo sur Internet.

Vous réfléchissez beaucoup sur la présence des catholiques sur le Web et notamment sur YouTube et Dailymotion. Pouvez-vous nous dresser un rapide état des lieux ?
Amaru Cazenave :
Si on observe les programmes créés par les catholiques sur le Net ces dernières années, on peut distinguer trois catégories : la communication, la pédagogie et l’évangélisation. La communication est la partie la plus visible car c’est celle qui se fonde sur un modèle économique viable (on paye pour qu’on parle de nous). La pédagogie est développée par des acteurs comme Le jour du Seigneur et KTO. L’évangélisation reste à la traîne car elle est plus délicate à traiter, sans doute mais aussi, on le verra plus loin, parce que plus difficile à produire financièrement.

Quelles nouvelles possibilités s’offrent avec YouTube et les autres sites ?
A.C. :
YouTube, avec Google, nous offrent aujourd’hui d’énormes possibilités dans le domaine de la communication. Beaucoup d’entreprises se servent notamment de l’outil Google Adwords pour promouvoir leur spot de publicité avant une vidéo YouTube en ciblant leur public de façon très précise. Ces nouveaux espaces publicitaires sont de vraies alternatives aux médias de masse pour des nouveaux acteurs qui ont un message à faire passer.

Quelles sources d’inspiration y trouve-t-on ?
A.C. :
Ces outils sont très inspirants pour deux raisons : l’aspect communication d’une part. L’Eglise peut prendre à son compte ces outils pour diffuser à des publics ciblés un message (denier, événements comme les JMJ ou autre, etc…) Mais c’est aussi un formidable outil d’évangélisation ! On peut désormais créer une courte vidéo qui annonce le Christ et la diffuser encore une fois auprès d’un public que l’on aura ciblé au départ. Imaginons une courte vidéo annonçant la miséricorde de Dieu en intro de la bande annonce du dernier blockbuster ou du dernier clip en vogue. Ce serait extraordinaire !

En voyant votre dernière vidéo, beaucoup ont pensé au clip de la pastorale des vocations de New York, Fishers of men. Faut-il regarder du côté des États-Unis ?
A.C. :
Internet a permis de lever le voile sur des acteurs chrétiens qui nous étaient jusqu’à présent inconnus, comme les protestants évangéliques mais aussi les catholiques d’autres pays. Si les Américains sont bons pour exporter leur cinéma dans tous les pays, force est de constater qu’ils le sont également dans leur campagne de communication religieuse. La grande difficulté est de ne pas simplement regarder du côté des Etats-Unis, mais de comprendre les éléments qui font que ça marche, pour pouvoir les adapter à notre culture et réussir nous aussi à communiquer efficacement.

Quels sont, selon vous, les chantiers prioritaires pour les catholiques dans ce domaine ?
A.C. :
Les principaux chantiers en terme de communication sont la prise de conscience de la nécessité de communiquer et l’urgence de cultiver son regard. L’Église reste très frileuse, même s’il y a eu du progrès. Il est encore rare de voir des institutions faire appel à des professionnels pour leur communication de façon générale ; on se contente souvent du travail que fera la bonne volonté de dernière minute. Mais comme je le disais, tout ceci est encore très récent.



Il semble que la force de votre vidéo À l’école du Christ doive beaucoup au fait qu’elle nous plonge directement au coeur de la vie des séminaristes, l’Eucharistie par exemple y tient une place centrale. Cette manière de mettre en scène la foi de manière si directe est assez nouvelle chez les catholiques français, peut-être parfois un peu gênés de montrer leur foi. Est-ce qu’un nouveau style s’impose ? La nouvelle évangélisation atteint-elle enfin le Web catho ?
A.C. :
Je ne pense pas qu’on puisse parler de l’imposition de nouveaux styles, surtout pour un phénomène aussi récent que la vidéo sur Internet. Je pense plutôt que ce sont différentes façons de s’exprimer, et on en verra d’autres.
On a vu beaucoup de vidéos d’humour chez les catholiques, comme s’il était systématiquement nécessaire d’en passer par là. Après en avoir discuté avec plusieurs amis engagés dans l’Eglise, force est de constater que l’on prend beaucoup de pincettes pour s’adresser au monde – on trouve des astuces pour noyer le poisson – au risque de passer à côté de l’essentiel.
Pour avoir discuté régulièrement de foi avec mes collègues, je suis convaincu que les gens qui nous entourent ont soif. Si on perd trop de temps à chercher des moyens de montrer une image « joyeuse » « positive », c’est du temps que l’on n’a pas pour annoncer l’espérance et la miséricorde de Jésus. Les vidéos que je qualifierais d’évangélisation sont encore trop peu nombreuses sur Internet.

Relever le défi d’une communication et d’une évangélisation professionnelles sur le Web demande évidemment des moyens ; l’Église est souvent assez frileuse pour ce genre d’investissements. Quel modèle économique développer pour ce nouvel apostolat ?
A.C. :
Il est sûr que les paroisses et les diocèses sont très très sollicités et ont beaucoup à faire pour leur propre communication. Mais Internet nous propose encore une fois des alternatives, y compris dans le domaine économique. On a vu ces dernières années se développer le crowdfunding, qui permet à tout un chacun de soutenir financièrement un projet auquel il croit, mais aussi des chaînes YouTube rentables qui attirent des millions d’internautes… ! Tout à l’heure, je parlais des trois catégories pour lesquelles les catholiques utilisent la vidéo. S’il y en a bien une qui reste à la traîne, c’est l’évangélisation, et paradoxalement, c’est la plus importante. S’il est malheureux de constater qu’à l’ère de YouTube et Facebook, l’Église peine encore pour y annoncer l’évangile, à nous d’être malin et d’inventer des modèles économiques qui nous permettent de créer du contenu et d’avoir une présence forte sur ce nouveau continent.

Au fond, le défi est énorme, nous ne sommes pas nombreux… Qu’est-ce qui vous anime dans tout ça ?
A.C. : J’ai eu la chance de vivre un coeur à coeur fort avec le Christ en 2004 à Taizé. Depuis, sur mon chemin de foi, j’ai encore vécu plusieurs conversions. C’est l’addition de tout ça qui m’anime aujourd’hui. A l’image des pèlerins d’Emmaüs « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route, et qu’il nous faisait comprendre les Écritures ? » C’est un peu ce que je ressens lorsque je discute avec mes proches de celui qui nous anime tous.

Tags:
Évangélisation
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