Ce sera sans doute l'une des images fortes que le monde retiendra du pélerinage du pape François en Terre Sainte : sa prière contre le mur de séparation.
25/05/14
Il avait été dit que le pélerinage du Pape en Terre Sainte serait strictement religieux. Il avait été dit que le programme très chargé qui était prévu en l’espace de ces trois jours serait respecté à la lettre. Mais c’était sans compter avec la spontanéité, la sincérité du pape François, et sa capacité à improviser, accompagnée d’une détermination sans faille.
Ce sera certainement l’une des images fortes qui restera dans l’histoire, quand on se souviendra de ce périple du Saint Père en Terre Sainte : alors qu’il sortait du palais présidentiel, à Bethléem, et qu’il passait devant le mur de séparation israélien, le Pape a soudain demandé l’arrêt de son convoi, arrêt qui n’était absolument pas prévu.
Le pape François est alors descendu de sa voiture découverte pour effectuer une halte de quelques minutes au pied de ce haut mur de béton, à un endroit où se trouve une tour de guet, se recueillant pour une prière de quelques minutes, avant de poser son front sur le mur.
De nombreuses personnes et photographes ont assisté à la scène et immortalisé ce moment de prière silencieuse. Les images du Saint Père, la main posé contre ce haut mur de béton tagué d’un "libérez la Palestine", la tête appuyé contre lui au pied d’un mirador, ont fait le tour du monde en quelques minutes.
Quelques instants auparavant, le Pape, devant les autorités palestiniennes, avait lancé un appel pour la résolution du conflit israélo-palestinien, renouvelant son appel à la paix entre Israéliens et Palestiniens, plaidant pour que la solution à deux Etats « devienne réalité et ne demeure pas un rêve » (lire notre article ici).
Le mur de séparation, dont la construction initiée en 2002, menace encore des localités palestiniennes (citons la vallée de Crémisan), est un signe tangible de ce conflit. Son tracé se trouve à 85% en Cisjordanie, isolant 9,4% du territoire palestinien, dont Jérusalem-Est, selon l’ONU. La Cour internationale de justice (CIJ) a jugé le 9 juillet 2004 sa construction illégale et exigé son démantèlement, de même que l’Assemblée générale de l’ONU. Peu après que le Pape François eut invité Shimon Peres et Mahmoud Abbas à venir discuter de paix au Vatican, tous deux faisaient rapidement connaître leur accord pour une telle rencontre (lire notre article ici).