Les reliques des deux saints papes ont été présentées au roi sans ostentation avant d’entamer leur périple dans les dix diocèses catholiques du pays, où règne une grave crise politique.
15/05/14
L’arrivée des reliques des deux saints papes Jean XXIII et Jean Paul II, canonisés le 24 avril dernier, est un événement pour la petite communauté catholique du royaume, évaluée aujourd’hui à quelque 400 000 fidèles pour une population de 65 millions d’habitants qui pratiquent à près de 90 % le bouddhisme.
Les cérémonies sont cependant restées discrètes, rapporte Eglises d’Asie, car la situation de crise politique que traverse la Thaïlande et le fait qu’était célébrée parallèlement la fête la plus importante du bouddhisme, ne permettait pas à l’Eglise catholique, très minoritaire, de s’afficher de manière trop ostentatoire.
Les reliques des deux saints papes (une fiole contenant du sang de Jean Paul II, et un petit morceau de peau de Jean XXIII, enchâssés dans des reliquaires-ostensoirs) ont été accueillies solennellement le samedi 10 mai par quelque 5 000 catholiques qui ont ensuite participé à une longue procession suivie d’une messe, dans la province de Nakhon Pathom.
Le lendemain, les reliques ont été présentées officiellement au roi Bhumibol Adulyadej par des membres de la Conférence des évêques catholiques de Thaïlande, sous la conduite du cardinal Michael Michai Kitbunchu, évêque émérite de Bangkok.
Pendant que se déroulait dimanche dernier la cérémonie de présentation des reliques au palais, les opposants à l’actuel gouvernement en place lançaient un ultimatum, exigeant la mise en place immédiate d’un « conseil du peuple » non élu, et le report des élections prévues cet été.
Dans la rue depuis des mois, les militants du Comité de réforme démocratique du peuple (PDRC) – qui viennent d’obtenir la destitution la semaine dernière de la Première ministre Yingluck Shinawatra pour abus de pouvoir –, s’affrontent aux partisans du gouvernement, « les chemises rouges », résolus de leur côté à empêcher ce qu’ils considèrent être « un coup d’Etat » antidémocratique. (cf. Aleteia)
Le Premier ministre par intérim, Niwattumrong Boonsongpaisan, a confirmé la tenue d’élections en juillet afin de résoudre « pacifiquement » la crise politique, tandis que, de son côté, le leader des manifestants, Suthep Thaugsuban, a maintenu vouloir installer de force un « conseil populaire » pour éradiquer « la corruption qui gangrène le pouvoir ».
Pour en savoir plus : http://eglasie.mepasie.org/asie-du-sud-est/thailande/2014-05-13-arrivee-des-reliques-des-ab-saints-papes-bb-dans-un-contexte-politique-trouble