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Il y a 60 ans, Diên Biên Phu tombait

Dien bien phu

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Dien bien phu affiche

Sylvain Dorient - publié le 07/05/14

Le 7 mai 1954, à 18 h, la garnison française de Diên Biên Phu déposait les armes. Une défaite symbolique qui marque la fin de la guerre d’Indochine

Antoine Carenjot anime le forum http://laguerreenindochine.forumactif.org/, consacré comme son nom l’indique à la guerre d’Indochine et fréquenté surtout par des anciens combattants et leurs familles. Il recueille quotidiennement des témoignages de vétérans et revient pour Aleteia sur la bataille de Diên Biên Phu.

Aleteia : L’Indochine, c’est lointain, est-ce que les Français s’intéressaient à ce conflit ?
Antoine Carenjot : Jusqu’en 1953, non. La France se relevait de la deuxième guerre mondiale, et ce désintérêt se traduisait aussi très concrètement pour les soldats sur place. Ils avaient des équipements de bric et de broc, des uniformes peu adaptés. Mais les conditions se sont légèrement améliorées au fil du conflit.

Peut-on dire que tout change en 1953 ?
A. C. : Oui, et en particulier en raison de la bataille de Diên Biên Phu, très médiatisée dès ses prémices, à la fin de l’année 1953. Ce devait être enfin une grande bataille rangée, plus visible pour le grand public. Il y avait de gros titres dans les journaux et même des émissions de radio consacrées aux évènements.

Et le 7 mai 1954, la catastrophe est d’autant plus grande ?
A. C. : Le 8 mai, avec le décalage, tous les quotidiens titrent sur la défaite. Les images de colonnes de prisonniers rappellent des souvenirs de 1940. C’est un traumatisme.

Pourtant, les vétérans ont le sentiment d’avoir été oubliés par la métropole. Ont-ils de bonnes raisons de le croire ?

A. C. : Il y a indubitablement eu gachis d’héroïsme. Les combattants de l’armée française, qu’ils soient français « gaulois », vietnamiens, magrhébins, allemands ou autres se sont battus pieds à pied contre un ennemi supérieur en nombre. On peut raisonnablement supposer qu’avec un peu plus de soutien, ils auraient pu tenir la cuvette. Le général Giap a reconnu, après la bataille, que son armée n’aurait pas pu soutenir son effort deux ou trois semaines de plus.

Que peut-on en retenir ? Un vaste gâchis ?
A. C. : Curieusement, cette guerre d’Indochine n’a pas eu que des fruits néfastes. Tous les anciens que je rencontre conservent, malgré les souffrances effroyables qu’ils y ont subis, une affection particulière pour le Vietnam. C’est leur deuxième patrie, disent-ils. Beaucoup d’anciens combattants ont participé à des actions humanitaires dans ce pays après la guerre, et ils se privent d’une partie de leur retraite pour des associations comme Enfants du Mékong.

La mémoire du général Giap a été saluée par Laurent Fabius qui l’a qualifié « d’homme exceptionnel ». Est-il allé trop loin ?
A. C. : Je préfère la position d’un Bigeard qui a salué son vainqueur, mais qui n’a pas manqué d’ajouter : « Si vous aviez donné aux soldats ne serait-ce qu’une banane par jour, ils seraient tous revenus ». La marche des prisonniers sur 500 à 800 kilomètres, puis les camps de rééducation communistes ont causé la mort de 80% des prisonniers. C’est une partie de la réalité de cette bataille que l’on n’a pas le droit d’occulter !

Tags:
AnniversaireHistoire
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