À la veille du voyage pastoral du pape François en Terre Sainte, du 24 au 26 mai prochains, le patriarche de l’Eglise maronite au Liban, le cardinal Béchara Boutros Raï, a saisi l’occasion de sa viste à Lourdes, dans le cadre de son pèlerinage dans la ville mariale avec l’Ordre de Malte (du 2 au 6 mai) pour prier en faveur « d'un Orient meurtri et ensanglanté crucifié sur la croix des haines religieuses et des intérêts politiques et économiques ».
Le chef de l'Église maronite a élevé ses prières pour la ville de la paix au cours de la grand-messe internationale du dimanche 4 mai, qu'il a présidée à la basilique Saint-Pie-X, en présence de 25 000 fidèles venus du monde entier, dont une forte délégation libanaise de 200 personnes, rapporte L’Orient Le Jour.
« Nous prions pour que la présence chrétienne bimillénaire continue à nourrir les sociétés moyen-orientales de valeurs évangéliques comme la sacralité de la vie humaine, la dignité de la personne, les libertés et les droits fondamentaux, la solidarité et l'interdépendance, la culture de la justice et de la paix, l'unité dans la diversité, les droits de citoyenneté, le respect de la différence, le sens de la démocratie, le dialogue et la participation à la gouvernance de la Nation, l'ouverture et la modération », a souhaité le patriarche.
Le patriarche de l’Eglise maronite au Liban fait par ailleurs face à une campagne visant à le dissuader d'accompagner le pape à Jérusalem et Bethléem, pour éviter l'exploitation que l'État hébreu pourrait en faire. Il a confirmé sa volonté de s'en tenir à son programme. Par la voix de son vicaire général, Mgr Boulos Sayah, il a fait préciser qu’il ne se rendrait à Jérusalem que « pour y accueillir le Pape », et que sans cette occasion, il n’aurait pas songé à s’y rendre. Le patriarche se rendrait d'abord à Amman, ville par laquelle le Pape entame son voyage, avant de se rendre en bus à Bethléem, puis d'achever sa visite à Jérusalem.
Dans une nouvelle déclaration ce lundi matin, le cardinal Raï a qualifié cette campagne de « honteuse » : « Je suis conscient qu'Israël est un État ennemi qui occupe des territoires libanais et je respecte les lois libanaises », a-t-il déclaré, regrettant que « certains Libanais veulent créer un problème là où il n'y en a pas ». Et d’ajouter: « Les Libanais doivent être tranquilles et arrêter d'alimenter cette discussion, cela est honteux ».
Ce week-end déjà, face à la polémique provoquée par la visite du patriarche en Terre Sainte – la première pour un dignitaire religieux libanais de ce rang depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948 - le centre catholique d'information (CCI) libanais est intervenu pour clarifier la position de l'Eglise maronite. Dans un communiqué, le directeur du centre, le père Abdo Abou Kasm, a tenu à préciser que le patriarche ne rencontrerait aucun responsable israélien au cours de sa visite, démentant les informations rapportées par les journaux as-Safir et al-Akhbar, deux journaux libanais proches du Hezbollah, sur une possible « normalisation » entre l'Eglise maronite et l'Etat israélien.
Pour en savoir plus Lire : http://www.lorientlejour.com/article/865783/de-lourdes-rai-prie-pour-un-orient-crucifie-sur-la-croix-des-interets-politiques-et-economiques-.html
Et
http://www.lorientlejour.com/article/865686/des-journaux-libanais-critiquent-la-visite-prevue-de-rai-en-terre-sainte.html
I.C