Avec elle, je peux blesser. Sans elle, je me laisse piétiner. Cette émotion dépasse parfois la mesure : à cause de nos blessures ou par manque de contrôle de soi. Bien intégrée, elle peut devenir une expression de l’amour.
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03/05/14
Prêtre est médecin, docteur en philosophie et en théologie, Pascal Ide est l’auteur de nombreux ouvrages, notamment en spiritualité et en développement personnel. Il travaille actuellement à la Congrégation pour l’éducation catholique au Vatican. Quand la colère nous submerge, elle peut faire des dégâts. Comment la diriger dans la bonne direction ?
1 Détecter les diverses couleurs de la colère
Il n’y a pas que les éclats de voix contre l’autre. Il y a aussi les rancœurs silencieuses ; il y a les murmures intérieurs contre une institution ; il y a les agacements contre soi, les autopunitions, etc.
2 Se demander si sa colère est mesurée ou non
Regardez-vous de l’extérieur et demandez-vous : «Si une réaction juste est de 10, à combien évaluer ce comportement ?». Si vous répondez 14, voire 25, vous saurez ainsi de quelle proportion il faut la réduire. Si vous manquez de recul, exercez-vous en regardant les autres. Puis, appliquez l’exercice à vous-même.
3 Prendre de la distance
Si vous doutez du bien-fondé de la riposte bien salée qui vous brûle les lèvres, mieux vaut vous abstenir, réfléchir et parler une fois dégrisé. « Éloignez-vous autant que possible, à l’instant même, de l’objet qui excite votre colère. Gardez un profond silence aussi longtemps que dure l’accès », conseille le curé d’Ars.
4 Pratiquer la vertu contraire à la violence : la douceur
Et commencez le plus en amont, ainsi que le conseille un père du désert : « Il faut, s’il est possible, empêcher la colère de pénétrer jusqu’au cœur ; si elle y est déjà, faire en sorte qu’elle ne se manifeste pas sur le visage ; si elle s’y montre, garder sa langue pour essayer de l’en préserver ; si elle est déjà sur les lèvres, l’empêcher de passer dans les actes et veiller à l’éliminer le plus tôt possible de son cœur. »
5 Exercer l’humilité (qui n’est pas la modestie).
L’orgueil est souvent la racine de la colère.
6 Se faire aider
Si, malgré vos efforts, vos emportements demeurent incontrôlables, fréquents, durables, la cause présente (le conjoint, un supérieur, un enfant, etc.) n’est très probablement que le révélateur de traumas anciens. Que vous viviez des périodes d’accalmie ne veut pas dire que le problème est réglé, mais seulement que le déclencheur présent est éloigné.
7 Prendre soin de son corps
Dans le feu de l’action : respirez profondément, pratiquez la cohérence cardiaque. Sur le long terme, si votre caractère vous porte à la colère : évitez les excitants, pratiquez régulièrement un sport.
8 Entrer dans un chemin de pardon
Les emportements répétés, a fortiori les amertumes, sont souvent liés à des injustices (vraies ou ressenties) non digérées.
9 Savoir se mettre en colère !
Pour une juste cause et de manière contrôlée. La douceur est un juste milieu entre dureté et mollesse. « Je n’ai jamais entendu mes parents élever la voix, dit un homme de cinquante deux ans. L’autre jour, pour la première fois de ma vie, je me suis fâché contre un voisin qui me traitait injustement de menteur. Cette colère mesurée me donne confiance en moi. »
Pour aller plus loin :
– Les enfants et la colère Dr. Ross Campbell, Orion, 1995 Les sept péchés capitaux,
– Ce mal qui nous tient tête Pascal Ide en coll., avec Luc Adrian, Édifa-Mame, 2002
– La colère de Dieu Lactance, Le Cerf, 1982 La colère Jean Sarocchi, DDB, 1991
– L’intelligence intuitive du cœur D. Childre et H. Martin, Ariane, 2005
Article initialement paru dans le mensuel l’1visible