Sur son blog Fabuleuses au foyer, Hélène Bonhomme a interviewé Thérèse Hargot, sexologue et... belge !
25/04/14
« Lors de vos dîners trop guindés, vous pourrez maintenant raconter que vous connaissez une sexologue, belge. » C’est ce statut partagé par un ami Facebook qui a éveillé ma curiosité. Depuis, je suis devenue accro aux billets de Thérèse Hargot. Jamais auparavant je n’aurais pensé passer des heures sur le blog d’une sexologue !
Comment s’organise ton travail ?
Mon activité professionnelle s’articule autour de 3 grands piliers :
• La formation :je travaille au collège Stanislas à Paris, et j’interviens dans quelques autres écoles. Je développe un projet pilote qui a pour objectif de fournir une éducation affective, relationnelle et sexuelle aux élèves de tous niveaux, de la maternelle aux classes prépa. Ma mission est éducative et préventive. Elle consiste à développer « l’intelligence émotionnelle » des élèves.
• L’accompagnement : pendant un autre tiers de mon temps, je reçois des personnes qui cherchent de l’aide pour des questions de sexualité. En fait, la sexualité est un prétexte pour aller chercher beaucoup plus loin dans les profondeurs de la personne. Par exemple, une femme qui n’arrive pas à avoir d’orgasme est une femme qui ne parvient pas à « se lâcher ». Ou alors, une personne infidèle est une personne qui a un problème avec le mensonge.
• Le discours public : le reste du temps, je donne des conférences ou j’écris sur mon blog !
Comment es-tu devenue sexologue ?
J’ai toujours été intéressée par les questions de l’amour, de la sexualité, de la famille, de la femme… Vers 15 ans, j’avais déjà trouvé ma mission de vie : travailler « à l’amour », « à ce que les gens s’aiment » ! Puis j’ai fait un M2 de philosophie. Je me suis toujours intéressée aux grandes questions sur la personne humaine. Or la sexualité, la recherche de l’amour sont d’excellents motifs pour parler de la personne humaine. Elles en touchent toutes les dimensions : physique, spirituelle, affective, artistique…
Pendant mes études, j’ai rencontré celui qui est devenu mon mari, et j’ai eu mon premier bébé. Puis j’ai commencé à travailler. Aujourd’hui, je suis toujours fidèle à ce que je voulais faire étant ado. En fonction des étapes professionnelles, les activités étaient différentes : animation radio, conseil, interventions dans les écoles… mais il y a toujours eu cette immense cohérence par rapport à ma mission de départ.
Tu as eu tes enfants en étant étudiante. Quel effet cela a-t-il eu sur tes études ?
J’emmenais mon fils à la fac, je le portais contre moi, je l’allaitais en cours. J’ai dit que c’était comme ça et pas autrement. Il n’a jamais pleuré, je n’ai jamais dû sortir de cours ! Le fait d’avoir eu mes enfants à cette période a eu un impact direct sur mes études. L’expérience de la maternité est une expérience humaine et spirituelle énorme. Pourtant, il n’y a pas de philosophes qui en parlent ! C’est pourquoi mes thèmes de recherche étaient la grossesse, l’accouchement, la contraception.
Pour toi, que veut dire « être d’abord maman » ?
Equilibrer mes différentes vies. C’est toujours à refaire ! Aujourd’hui, mes enfants ont 8, 6 et 2 ans. Être maman fait partie de moi, ce n’est pas une activité en plus. Cela va forcément impacter toute ma réflexion.
Tu as vécu à New-York… Que peux-tu nous dire sur la mentalité des mamans américaines ?
Dans les parcs de New-York, si on entend un parent crier sur son enfant, c’est forcément un Français ! Les mamans françaises papotent sur leur banc avec des copines ou fument une cigarette. Si leur enfant fait une bêtise, elles crient depuis leur banc.
La mère américaine, c’est tout le contraire. On la surnomme « helicopter mum », toujours à tourner autour de son enfant. On ne la verra JAMAIS papoter avec une copine à l’aire de jeux. Elle est tout entière donnée à son enfant, comme si elle disait : « Regardez comme je suis une bonne mère ! »