Après la Crimée, des villes de l’est de l’Ukraine sont en proie à d’importantes manifestations pro-russes.
09/04/14
L’Ukraine est-elle au bord de la guerre civile ? Depuis lundi, en effet, de nombreuses villes frontalières de l’est de l’Ukraine sont le théâtre de conflits entre la police ukrainienne et des séparatistes pro-russes. Tour d’horizon de la situation.
Donetsk : dans cette vile située à 30 km de la frontière russe, une centaine de militants pro-russes se sont emparés du bâtiment de l’administration régionale lundi 7 avril. C’est dans ce bâtiment qu’ils ont proclamé l’indépendance de leur région (pour voir la vidéo, cliquez ici). Ils prévoient d’organiser un référendum sur le rattachement de la région à la Fédération de Russie au plus tard le 11 mai.
Lougansk : le bâtiment des services de sécurité a lui été pris par les séparatistes pro-russes lundi. Les services ukrainiens de la sécurité d’Etat (SBU) affirment que ces militants ont disposé des explosifs dans le bâtiment et qu’ils retiennent en otage une soixantaine de personnes. Il semblerait qu’un compromis ait été trouvé dans la nuit entre mardi et mercredi et que 51 otages soient désormais libres. C’est dans cette ville que la tension est au plus haut et que des confrontations entre forces de l’ordre ukrainien et séparatistes pro-russes semblent inévitables.
Kharkiv : le bâtiment de l’administration occupé par les séparatistes russes a été évacué lundi, mais des dizaines de personnes ont été arrêtées et « le centre-ville est bouclé, ainsi que les stations de métro », selon la police locale.
Qui sont-ces indépendantistes ?
Tous ces militants séparatistes appellent la Russie, Moscou et Vladimir Poutine à l’aide et réclament un rapprochement avec la Russie. Gulliver Cragg, correspondant sur place pour France 24, témoigne : « ce n’est pas un mouvement de masse. Il y a quelques centaines, voire quelques milliers de personnes, maximum, qui participent activement à ce mouvement dans ces villes. Ils ont peut-être la sympathie d’une partie de la population, mais les participants actifs sont très peu nombreux. »
Pour les autorités ukrainiennes, c’est bien évidemment Moscou qui se cache derrière ces exactions, arguant que parmi les séparatistes se trouvent en fait des russes. Or, pour Gulliver Cragge, « quand on parle aux gens dans les manifestations, il y en a beaucoup qui parlent de manière très convaincante, qui montrent leurs papiers d’identité pour prouver qu’ils sont ukrainiens et qu’ils semblent sincères », explique-t-il. « Mais ce qui me frappe le plus, c’est qu’ils croient à de fausses informations : comme quoi, il y aurait de la violence tout les jours à Kiev, que la ville soit complètement dominée par des fascistes violents qui menacent les députés et que le parlement fait uniquement passer les lois sous la menace des pistolets des fascistes. C’est le message articulé par els médias russes, qui veulent présenter tout cela comme une lutte antifasciste. Et visiblement, cela a beaucoup d’effet sur la population locale. »
Crise nationale, réactions internationales.
Le gouvernement de Kiev a accusé la Russie d’avoir commencé une « seconde phase de démantèlement de l’Ukraine, après l’annexion de la Crimée », selon l’expression du président par intérim, Olexandre Tourtchinov. Pour le premier ministre, Arseni Iatseniouk, la Russie est en train de mettre en œuvre « un plan pour démembrer l’Ukraine. […] un plan selon lequel des troupes étrangères ont l’intention de franchir la frontière et de prendre le contrôle de notre territoire, ce que nous ne permettrons pas. »
Interrogé mardi 8 avril lors d’une conférence de presse à Paris, le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen