04/04/2014
Suri Cruise, 7 ans, est perchée sur de hauts talons et maquillée à l’image de sa maman Katie Holmes, Mlle Nina, 10 ans, fait le buzz sur Youtube en expliquant comment utiliser un eye-liner à ses copines, et des mannequins défilent sur les podiums de plus en plus jeunes, à l’instar de Lorde, devenue égérie de la marque de maquillage MAC. Il y a peu, ce phénomène nous semblait encore impensable, et pourtant il commence à toucher un grand nombre de jeunes filles qui se transforment en Baby Dolls et ce, de plus en plus jeunes.
Une enquête menée en Grande-Bretagne a en effet récemment mis en lumière ce constat affligeant : en dix ans, l’âge moyen auquel les jeunes Anglaises utilisent du maquillage a diminué de trois ans, passant de 14 à 11 ans.
Des explications ? Il y en a beaucoup. Des jeunes accablés de plus en plus tôt par la réalité du monde adulte, des médias qui ne cessent de vouer un culte aux canons de beauté actuels, des séries prétendûment destinées aux jeunes mais exhibant de très jeunes filles bronzées aux UV arborant faux ongles et faux cils. La mode est également un milieu à viser car depuis quelques années, les jeunes mannequins deviennent omniprésentes, leur corps non formé et leur visage poupin étant devenus ainsi les symboles de la fragilité sauvage qui prédomine sur les podiums. Il y a encore vingt ans, les vêtements de collection taillaient du 6 au 8 lorsqu’aujourd’hui, ils taillent du 0 ou 2 et visent une cible deux fois plus jeune.
Et pourtant, les mères de familles ne semblent pas s’être assouplies quant à l’utilisation du maquillage par les enfants. Le sondage démontre en effet que pour les adultes, une jeune fille ne devrait pas se maquiller avant 14 ans. Ce qui semble déjà assez précoce.
Les marques ont bien compris ce phénomène en pleine croissance et en profitent pour surfer sur cette nouvelle tendance. La chaîne Walmart a ainsi décliné sa première ligne de cosmétique pour les fillettes de 8 à 12 ans, lorsque d’autres marques se dédient complètement à ce marché pour enfants (Toofruit, BeautyKid). Plus étonnant encore, des grandes marquent proposent des parfums pour les petits tels que Petit Guerlain, Petits et Mamans ou Baby Dior…
Baby Modeuses, Jolies mômes, Baby Dolls… Les petits noms « trop mignons » se multiplient pour caractériser ces jeunes filles. Mais au-delà de ces jolis surnoms, se cachent une toute autre réalité. Hyper-sexualisation, perte de confiance en soi, troubles de la perception de son physique et des comportements alimentaires. Avec parfois de graves conséquences…
La fête du jour