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Sur les écrans : “300”, Bâtisseurs d’Empire, à ne pas voir en famille

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David Ives - publié le 26/03/14

Entre violence extrême esthétisée et mysoginie historique, voilà un film à ne pas choisir pour une soirée en famille.

Coup de grâce, massacre, assassinat… Vous vous souvenez du film 300, sorti  il y a environ huit ans, d’après le roman graphique éponyme de Frank Miller ? Ce le film proposait une vision fantastique de la légendaire Bataille des Thermopyles, où Leonidas, roi de Sparte, à la tête d’un petit groupe de Spartiates, choisit de livrer un combat héroïque contre les forces écrasantes du roi perse,  Xerxès.

Ce n’était, bien sûr, pas la première fois  que cette histoire faisait le sujet d’un film, mais ce qui a fait de  300 une version unique, c’est son style visuel, à couper le souffle. Un mélange de Sin City avec les effets “bullet time” de The Matrix. Maintes et maintes fois tout au long de 300 : Rise of an Empire, l’action se déchaîne, chaotique, sur l’écran, jusqu’à une sorte de pause, mais  seulement pour s’attarder sur une superbe image, au ralenti : une épée coupant une branche, une flèche perçant le crâne de quelqu’un,  ou une lance ou une flèche … Bref, vous comprenez. Dans 300: Rise of an Empire,  il ne se passe jamais plus de trois minutes sans une séquence prolongée, au ralenti, avec des douzaines de de massacres hautement chorégraphiés.

Comme son prédécesseur avant lui, 300 : Bâtisseurs d'Empire n’a guère d'intérêt en réalité. Ses éclaboussures de sang n’ont d’autre fonction que d’idéaliser les évènements entourant les véritables batailles d’Artemisium et des Salamis, où le général athénien Thémistocle a entraîné les forces grecques dans une bataille navale contre les Perses. Le film commence à peu près en même temps que les événements de 300 : Thémistocle  est à Athènes pour tenter de convaincre les différentes cités grecques de s'engager dans la guerre. Ayant aussi peu de succès que Leonidas à Sparte quand il voulut lever une armée importante, Thémistocle rassemble le peu de forces qu’il peut,  avec des paysans et des artisans. Il en résulte l'une des quelques variantes du film d’avec le style visuel de son prédécesseur. Après que les Spartiates musculeux de 300, les combattants de Bâtisseurs d'Empire  donnent l’impression de faire de la gymnastique  cinq à six heures par jour. Pathétique, je sais, mais ils sont présentés de cette manière dans le but de souligner les ressources anémiques dont disposait Thémistocle.

Que peut-on dire de ce film ? Comme 300 qui l’a précédé, Bâtisseurs d'Empire n'est certes pas une étude de caractère. En fait, si c'est possible, Bâtisseurs d'Empire est encore moins subtil que 300.  Elles sont loin les faibles tentatives de tendresse que le premier film avait montrées entre Léonidas et sa femme. Ce qui ressemble le plus à une émotion, ce sont les larmes mâles de Thémistocle devant ses amis qui meurent. Même le sexe est dépourvu du moindre soupçon d’intimité. Lors d'une trêve dans les combats à l'Artémision, Thémistocle est invité sur le vaisseau d’Artémise, où la reine espère persuader les Grecs de changer de camp. La rencontre sexuelle qui s’ensuit est représentée davantage comme une bataille que comme un acte de plaisir, comme si chacun des deux commandants tentait d’établir leur supériorité. Et rien que pour cette seule scène, 300: Bâtisseurs d'Empire n'est probablement pas le choix idéal pour une soirée en famille…

  Toute personne familière des œuvres de Frank Miller sait qu'il est connu, entre autres critiques, pour sa façon médiocre de traiter les femmes. Dans l'univers virtuel de Miller, seule la masculinité  (la vision qu'il en a, en tout cas) constitue une valeur, tandis que toute allusion au féminin est considérée comme un signe de faiblesse. Toute femme exprimant un semblant  de véritable féminité dans une histoire signée de Miller est sûrement vouée à être violée, tuée, ou les deux. A moins qu'elle n'arbore des traits de caractère jugés comme masculins comme c'est le cas d'Artémise. Elle peut encore mourir d'une mort lente terrible, mais du moins elle le fera à la façon d’un homme, en combattant en pleine gloire de la bataille. Alors que pour certains, cela peut sembler progressiste de représenter Artémise de cette manière, il s’agit en fait d’un pas en arrière. L’une des nouveautés, tout au long du Livre de la Genèse,  a été l’idée que l'homme et la femme ont été créés avec une égale dignité à l'image de Dieu, en dépit de leurs natures différentes masculine et féminine. À la lumière de cet enseignement, les différences entre les hommes et les femmes deviennent une force pour notre espèce, avec à la fois la masculinité et la féminité servant des objectifs différents. Supprimer l'un pour l'autre nous fait revenir en en arrière. Des représentations comme celle d’Artémise, d’une certaine manière, dévalorisent la notion de féminité.

Bien sûr, je suppose que cela n'est un problème que si l'on prend au sérieux un film comme 300: Rise of an Empire ;  ce qui, il faut l’admettre, est plutôt difficile. Si l’on s’en tient au superficiel, le film n'est rien de plus qu'une longue compilation de deux heures de massacre savamment fabriquées  pour amateurs de jeux vidéo entre 15 et 30 ans.

Quand il n'écrit pas pour Aleteia, David Ives passe son temps à explorer les liens points de rencontre entre cinéma de série B. Son blog : The B-Movie Catechism

Article traduit de l'édition anglophone d'Aleteia par Elisabeth Lavigne.<a data-cke-saved-href="http://www.aleteia.org/en/arts-entertainment/article/film-review-300-rise-of-an-empire-5884960464437248?print=1" href="http://www.aleteia.org/en/arts-entertainment/article/film-review-300-rise-of-an-empire-5884960464437248?print=1" t="" "_blank""="">

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