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Mgr Aillet : “L’ordre social juste que nous souhaitons ne dépendra pas seulement des politiques. “

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Marc Aillet - publié le 23/03/14
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À la veille des élections municipales, Mgr Aillet rappelle que les catholiques ont eux aussi un témoignage à donner dans leur vie quotidienne.

À la veille des élections municipales, Mgr Aillet rappelle que les catholiques ont eux aussi un témoignage à donner dans leur vie quotidienne.

22/03/2014

Les élections municipales, désormais toutes proches, vont se dérouler sur fond de tensions, voire de scandales qui empoisonnent la vie politique française, tous partis politiques confondus. Faut-il pour autant désespérer des politiques ? Un sondage récent, réalisé par Opinionway, semble confirmer ce désamour : si 79% des français font confiance aux institutions hospitalières et 46% à l’Eglise catholique, 23% font confiance aux medias et seulement 11% aux partis politiques.

Pour autant, la politique est une chose noble quand elle est recherche du Bien commun, sans céder à la tentation de l’intérêt et du pouvoir, et il ne manque pas d’hommes et de femmes engagés dans la chose publique de manière intègre et dévouée à leurs concitoyens, en particulier parmi les élus de proximité qui brigueront nos suffrages, les 23 et 30 mars.
Disons que la déception des citoyens est d’autant plus grande devant les promesses non tenues, que l’on assiste en France à une survalorisation de la politique, comme si le salut de la nation ne dépendait que d’elle. Pour importante qu’elle soit, elle demeure seconde par rapport aux échanges économiques et culturels, à l’amitié, la vie de famille et à la vie spirituelle.

D’ailleurs, aujourd’hui en France, ce ne sont plus les partis politiques ou les organisations professionnelles qui mobilisent les citoyens, mais des collectifs issus de la société civile, comme on l’a vu l’an dernier avec les manifestations sans précédent qui ont jeté dans la rue des centaines de milliers d’hommes et de femmes, de toutes générations et de toutes conditions, dont de nombreux jeunes, pour défendre le mariage et la famille.

Nous n’en accomplirons pas moins notre devoir citoyen, mais nous saurons exercer notre discernement, à la lumière des valeurs qui fondent la dignité de la personne humaine. Dans une société caractérisée par une « culture du déchet » (Pape François), nous sommes en droit d’attendre de nos élus qu’ils soient attentifs aux plus petits et aux plus vulnérables. Comment les candidats que nous voulons soutenir envisagent-ils l’accompagnement des SDF, des chômeurs ou des personnes âgées, souvent isolées ? Comment se positionnent-ils par rapport à la banalisation de l’avortement désormais considéré comme un droit et quels efforts sont-ils disposés à consentir en faveur de l’accueil et du soutien des mères ou futures mères en difficulté ?

Quelle est également leur position par rapport au mariage entre personnes de même sexe et à la liberté de conscience des élus qui n’entendent pas célébrer de telles unions ? Comment se prononcent-ils par rapport aux évolutions de la politique familiale ? Quelle responsabilité reconnaissent-ils aux parents dans l’éducation de leurs enfants et face à l’entrée à l’école de l’idéologie du gender ? Sans oublier, bien sûr, les préoccupations de beaucoup autour du logement, du respect de l’environnement, de la politique culturelle et de la sauvegarde du patrimoine communal…

L’ordre social juste que nous souhaitons ne dépendra pas seulement des politiques. Il est l’affaire de tous. Les catholiques ont en ce sens un témoignage à donner dans leur vie quotidienne, en n’ayant pas peur, comme le Pape François les y invitait, d’aller à contre-courant « des valeurs avariées qui ruinent la vie et suppriment l’espérance » (23 juin 2013). La justice et la paix sociales ont besoin d’hommes et de femmes qui soient prêts à payer cher leur fidélité à la voix de la conscience et de la vérité.

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