Un jeune prêtre italien nous parle de sa riche expérience missionnaire dans un pays presque entièrement bouddhiste.
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21/03/14
Originaire de Sardaigne, le père Alessandro Brai, âgé de 37 ans, a rejoint Bangkok il y a un peu plus d’un an, avec trois autres missionnaires. Le père a accepté ce nouveau défi après diverses expériences en Italie et des études de théologie en Afrique. Le missionnaire xavérien a livré ses impressions à Luciano Zanardini, du Vatican Insider.
Nous apprenons ainsi que malgré une représentation de seulement 1%, les chrétiens suscitent une vraie fascination parmi la population thaïlandaise, très majoritairement bouddhiste : “Où que l’on se tourne, on trouve des signes et des symboles. Il faut dire cependant que les autres religions ne sont pas méprisées, bien qu’elles soient minoritaires.”
Les missionnaires sont bien accueillis dans le pays, notamment en souvenir de la présence missionnaire portugaise et française, qui a fait naître des écoles et des oeuvres sociales. “Aujourd’hui, les écoles catholiques sont très appréciées” et l’attraction qu’exerce l’Eglise catholique s’explique en partie par ses nombreuses actions auprès des écoles et des hôpitaux.
Les quatre missionnaires y voient une excellente opportunité d’évangélisation, conformément au témoignage de vie de Guido Maria Conforti qui justement, envoya les premiers missionnaires en Orient (en Chine plus exactement).
Néanmoins, comme le souligne le père Alessandro, le risque d’un syncrétisme religieux est une réalité à prendre en considération, en raison des nombreux points de convergence entre bouddhistes et chrétiens, sur la loi de l’amour notamment: “le thaïlandais moyen ne voit pas de grande différence entre bouddhisme et christianisme à première vue, mais en s’approchant du christianisme, il réalise que ce n’est pas la même chose. Le Dieu qui se fait homme, qui marche à nos côtés et qui prend sur Lui nos souffrances suscite la fascination d’une part, et provoque un choc dans le même temps”.
“Ce que dit le Pape arrive aussi jusqu’ici, ajoute-t-il. La fois où François a lavé les pieds de détenus le jeudi saint, en choisissant d’être proche des gens humbles, a eu des échos très puissants ici”.
Pour l’heure, le père Brai et ses trois confrères s’attèlent avec soin à l’apprentissage de la langue et de la culture locale, tout en prêtant main forte au plus grand nombre de personnes possible dans les quartiers défavorisés. Les missionnaires doivent tout de même composer avec les tensions et l’instabilité politique qui secouent le pays depuis un an et demie, causées par l’opposition sans fin entre les fameuses chemises jaunes et chemises rouges, les deux partis politiques principaux.