Lancé en décembre dernier, Antiokia propose aux jeunes catholiques des églises latine et orientales de se rencontrer pour redécouvrir nos racines communes et partager nos richesses.
Jean-Paul II parlait d’elles comme des « deux poumons de l’Église ». Les Églises d’Orient et d’Occident ont en effet beaucoup à partager. Terre des apôtres, à qui l’on doit aussi quelques uns des Pères de l’Église universelle, l’Église orientale a gardé une foi vive et des traditions d’antan. C’est ainsi avec l’objectif de redécouvrir notre foi commune qu’est né le groupe Antiokia.
Éléonore et Laetitia sont les deux fondatrices du projet, lié à l’Œuvre d’Orient. Inauguré à la mi-décembre dans l’église maronite de Paris, Notre-Dame du Liban, Antiokia cherche à rapprocher les églises catholiques latine et orientales via les échanges et les rencontres.
La genèse du projet est contée par Éléonore, âgée de 22 ans, au micro de Radio Notre-Dame. Suite à une mission humanitaire de trois mois en Terre Sainte, elle avoue y avoir redécouvert l’Église et être revenue en France avec un profond désir d’unité et de partage. Á Jérusalem, elle a pu constater la vitalité de la foi des chrétiens. « Les chrétiens sont toujours présents en Orient, et les racines chrétiennes de l'Église proviennent de là-bas. Nous les oublions, mais "ils ont une foi à déplacer les montagnes". Ils rendent grâce sans cesse. »
Les deux amies comprennent alors l’urgence de faire découvrir aux catholiques français ces églises, de rite oriental, qui reconnaissent la primauté du Pape tout en restant autonomes. C’est ainsi qu’elles vont proposer leur aide à l’Œuvre d’Orient.
Pourquoi le nom « Antiokia » ? L’idée vient des Actes des apôtres et plus précisément du verset "C’est à Antioche que, pour la première fois, les disciples reçurent le nom de chrétiens" (11, 26). Pour Éléonore, Antiokia est un nom inspiré de l’esprit saint. Aussi, s’il fait référence à un lieu hautement symbolique dans l’histoire de l’Église, il invite les chrétiens à se remémorer nos racines communes et à « revenir au fondement de notre foi (…) pour partir uni en Jésus ».
Le slogan d’Antiokia est « diversités dans l’unité ». Éléonore précise « Toi melchite, toi maronite, toi chaldéen, toi copte, et toi latin, vous partagez la même foi, vous avez seulement des façons différentes de la vivre et c'est riche de ces différences que l'on va pouvoir grandir ensemble dans la foi : se découvrir, se rencontrer pour être de véritables catholiques".
Le projet s’appuie sur trois piliers : la prière, la rencontre et la formation. Ainsi, pour la prière « les "antiokiens" veillent à adapter leur prière selon les églises. Les jeunes chrétiens se réjouissent de pouvoir prier en français, latin, arabe, arménien, mais aussi en syriaque, qui est l'araméen liturgique, c'est à dire la langue la plus proche de celle parlée par le Christ. »
Côté rencontre, « un dîner est organisé chaque mois, l'occasion de lier connaissance mais aussi de découvrir des danses et repas orientaux. »
Enfin, du point de vue de la formation, il s’agit de découvrir, pas à pas, chaque église orientale. « Le mois de mars est consacré à l'Église maronite, le mois d'avril mettra à l'honneur l'Église chaldéenne, en mai ce sera l'Église melchite avec, le 18 mai, une grande messe à Notre Dame de Paris, à l'occasion de la venue du patriarche melchite. Les jeunes d'Antiokia découvriront l'Église syriaque en juin prochain. »
En conclusion, rappelons ces quelques mots de Vatican II, issus du décret Unitatis Redintegratio, « il n’est pas du tout contraire à l’unité de l’Église qu’il y ait diversité des mœurs et des coutumes, ainsi qu’il vient d’être mentionné ; une telle diversité ajoute même à sa beauté et est une aide précieuse pour l’accomplissement de sa mission ».
Pour être alerté des prochains événements d’Antiokia, rendez-vous sur la page facebook : https://www.facebook.com/jeunesoeuvreorient?fref=ts