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Le Pape François, un an après : tout était dans le programme

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Philippe Oswald - publié le 13/03/14

Humilité, charité, efficacité : cette devise que l’on pourrait attribuer au pape François au vu de ses actes était contenue en filigrane dans sa première déclaration, le 13 mars 2013, jour de son élection.

13/03/2014

« Bonsoir ! » Tel fut le premier mot prononcé à la loggia de Saint-Pierre, voici un an, par le 266e pape, 265e successeur de Pierre, évêque de Rome, vicaire du Christ, souverain pontife, serviteur des serviteurs de Dieu, qui termina sa courte allocution en demandant à la foule de prier avec lui et pour lui.

Parmi les nombreux titres traditionnellement donnés au chef de l’Eglise catholique, celui de « serviteur » sied admirablement à François. On imagine qu’il aime moins « pontife » puisqu’il déteste clairement « pontifier ». Mais après tout, cette autre dénomination, toute païenne que soit son origine (« pontifex maximus », mot à mot : « constructeur de pont en chef », un héritage des empereurs romains), lui va aussi comme un gant, lui qui n’a cessé de lancer des ponts (aux pécheurs, aux révoltés, aux athées, aux païens, aux jeunes, aux vieux, aux pauvres, aux malades, aux immigrés, aux prisonniers, aux divorcés, aux medias…)  en incitant d’ailleurs vigoureusement tous les fidèles à en faire autant en direction des « périphéries de l’Eglise ». Mais on sait depuis ses premiers mots après son élection que le titre qu’il préfère pour désigner sa fonction, c’est celui dont procède tous les autres : évêque de Rome, l’Eglise qui « préside dans la charité à toutes les Eglises ». Il a montré que cette « présidence » de la charité n’était pas qu’une formule : son baiser à des personnes totalement défigurées, aussi repoussantes que des lépreux au dernier stade de la maladie, a fait le tour du monde ; ses coups de fil à des personnes en détresse ou révoltées par un deuil ont circulé en boucle dans les réseaux sociaux.

François est son nom. Un pape ne choisit pas ses titres, mais il choisit son nom. En se mettant sous le patronage du Poverello d’Assise, le jésuite Jorge Mario Bergoglio a donné l’essentiel de son programme : « Va, François, et rebâtis mon Eglise ». Lave-la des souillures si lucidement et courageusement dénoncées par ton vénéré prédécesseur, lequel, après avoir diagnostiqué le mal et entrepris de nettoyer les écuries d’Augias (par exemple en portant le fer dans la plaie purulente de la Légion du Christ), a laissé la place parce qu’il ne se sentait plus la force de remettre l’Eglise en marche. Car il s’agit bien de cela : guérir, pour l’Eglise comme pour chaque chrétien, ce n’est pas se contenter de demander pardon ou de faire des réformes de structures comme celle de la Curie, s’est se relever et repartir pour « une nouvelle étape de l'évangélisation marquée par la joie » comme le dira François dans son exhortation apostolique « Evangelii Gaudium » (La joie de l’Evangile), « sur l’annonce de l’évangile dans le monde d’aujourd’hui ». Une joie franciscaine, humble et confiante qui aura particulièrement touché les jeunes lors des JMJ de Rio (22 au 29 Juillet).  

«Et maintenant, nous commençons ce chemin, évêque et peuple » avait annoncé le nouveau pape en se présentant aux fidèles, le 13 mars 2013. De fait, c’est ainsi que procède le pape François depuis un an : non en épurateur, en Savonarole, mais en apôtre, en berger du troupeau. Il ne veut pas une Eglise de « parfaits » mais de pécheurs pardonnés qui, même boiteux, même estropiés, se relèvent et redressent la tête pour suivre le Christ et l’annoncer par leur vie et par leurs actes, sans complexe, à tous les carrefours. « Moi le premier, dit-il, je suis pécheur », et sa devise le rappelle : « Choisi parce que pardonné » Le pape François, par son humilité et sa spontanéité, mérite pleinement le titre de « successeur de Pierre ».

Oui, mais un successeur de Pierre jésuite, le premier de l’Histoire ! Argentin qui plus est, venu de « presque du bout du monde » disait-il encore en se présentant à la foule l’an dernier, et d’origine italienne. Bref un rien « furbo », comme il se qualifie lui-même, – l’adjectif n’a pas son équivalent dans notre langue, « fourbe » serait trop péjoratif. Disons que c’est « un malin » mais un malin « ad majorem gloriam Dei » et non pour sa propre gloire ou quelque avantage personnel, attentif à la consigne du Maître d’allier la prudence du serpent à la candeur de la colombe. Trop de catholiques, laïcs ou clercs, ont confondu charité et naïveté, humilité et paresse, et ont contracté une mentalité de « loosers ».  Ils ont enfoui par peur le talent reçu au lieu de le faire fructifier en attendant le retour du Maître.

A l’exemple du Christ qui n’avait pas une pierre pour reposer sa tête, jeûna au désert, entra à Jérusalem monté sur un âne, s'acquitta de l'impôt, François ose des gestes que d’aucuns s’empressent de juger démagogiques : il renonce à l’appartement pontifical, paie sur ses deniers ses frais d’hébergement, refuse d’être transporté dans une voiture tant soit peu luxueuse, fait savoir que le nourrir ne coûte qu’une douzaine d’euros par jour, suit la retraite de Carême en se mettant au quatrième rang, comme un quelconque prélat de la curie …Mais le peuple ne s’y trompe pas : il sait que Jorge Bergoglio devenu pape est tout simplement resté lui-même : comme l’a écrit ici même

Jesús Colina, « ils voient un homme qui vit ce qu'il dit et dit ce qu'il vit. » Et que vit-il, que dit-il ? Ce qu’il a dit à chacun des jeunes des JMJ : « Mets le Christ dans ta vie ! »


Le pape François se hâte lentement, mais il ne perd pas une seconde. Levé avant l’aube, il prie et travaille. Ses homélies toutes simples à la messe quotidienne de la chapelle Sainte-Marthe ne doivent pas seulement leur portée mondiale aux moyens de diffusion dont dispose le Vatican, mais à leur capacité de rejoindre tout un chacun, quels que soient sa culture et son niveau social. Il parle comme un curé de campagne mais un curé virtuose, drôle, pittoresque, émouvant. Lui qui se disait peu doué pour la communication, et qui se tenait à distance des médias, les a mis dans sa poche, jusqu’à devenir « l’homme de l’année » pour Time magazine et Facebook, ce qui, médiatiquement, vaut largement un prix Nobel.

Bien sûr, la lune de miel avec les media ne durera pas éternellement. Ses premières déclarations sur les homosexuels («  Si une personne est homosexuelle et cherche le Seigneur, et qu’elle est de bonne volonté, qui suis-je pour la juger? ») ou sur l’avortement (« pas besoin d’en parler tout le temps ») lui ont valu des félicitations tant qu’elles furent interprétées comme  des « ouvertures », mais la suite a montré que sur le fond de ces questions, le pape François s’inscrivait totalement dans la ligne de ses prédécesseurs. Quitte d’ailleurs à se montrer plus incisifs encore : sa remarque sur « l’horreur » que lui inspire l’élimination d’un être humain innocent devant les ambassadeurs du monde entier, lors de la traditionnelle réception des vœux de début d’année, a prouvé qu’il ne fallait pas compter sur lui pour dissocier la vérité de la charité. 

En cela aussi, en cela surtout, le disciple suit pas à pas le Maître, le Christ. Avec lui, il aura été fêté comme au jour des Rameaux. Avec lui, et comme ses prédécesseurs, il vivra le Vendredi saint. C'est la voie nécessaire, c'est la voie royale pour conduire toute l’Eglise jusqu’au matin de Pâques. 

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Pape François
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