Trois ans après l’assassinat du ministre chrétien Shahbaz Bhatti, un attentat suicide a fait 11 morts et plus de 25 blessés.
04/04/2014
Cet attentat est le premier survenu à Islamabad, trois ans après celui qui a coûté la vie le 2 mars 2011 à Shahbaz Bhatti, ministre des Minorités, catholique convaincu et ardent adversaire de la loi anti blasphème. Son engagement avait conduit à son assassinat par les talibans. Des milliers de personnes sont venues commémorer sa mort au cours de manifestations pacifiques et de veillées de prières dans tout le pays, plus particulièrement à Islamabad.
« Shahbaz Bhatti était un homme courageux qui a donné sa vie pour les droits des minorités persécutées dans le pays, Son souvenir sera toujours présent dans nos cœurs ; il est le symbole de la résistance contre tous ceux qui veulent retirer leurs droits aux minorités au nom de la religion. », a déclaré l’un des militant du Pakistan People’s Party (PPP), dont Shahbaz Bhatti avait été l’un des leaders.
Dimanche 2 mars, la commémoration de l’anniversaire de l’assassinat du seul ministre catholique du Pakistan a débuté par une messe à Khushpur, son village natal, où se sont pressés des milliers de catholiques, mais aussi de nombreux militants et politiciens de toutes confessions.
Selon les éléments de l’enquête, l’attentat de lundi contre le tribunal, non encore revendiquée, a été commis par des jeunes de 20 à 25 ans, armés de kalachnikov et de grenades, vêtus du shalwar kameez (tenue traditionnelle composée d’une longue tunique et d’un pantalon ample); leurs visages couverts de longues barbes.
Cette attaque, est intervenue deux jours après l’annonce d’un cessez-le-feu d’un mois par le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), regroupement de factions islamistes armées, afin de permettre de mener à leur terme les négociations de paix avec le gouvernement pakistanais.
Le dialogue de paix qui s’est réamorcé il y a quelques jours, avait été suspendu deux semaines auparavant par Islamabad, après l’exécution de 23 paramilitaires par une faction talibane. En représailles, l’aviation pakistanaise avait pilonné les positions des rebelles islamistes dans leurs fiefs des zones tribales du nord-ouest, à la lisière de l’Afghanistan.
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