La découverte de trois cadavres d’enfants renforce les soupçons d’une pratique toujours en vigueur chez les islamistes. L’affaire passe aux mains de la commission nationale des droits de l’homme
05/'02/2014
La découverte de cadavres de trois enfants-soldats dans un camp des rebelles islamistes dont l’un des bastions, à Maguindanao, est tombé entre les mains de l’armée philippine samedi 1er février dernier, étaye les soupçons qui pèsent depuis longtemps sur l’enrôlement d’enfants dans les rangs des guérilleros Bangsamoro Islamic Freedom Fighters (BIFF), dans l’ile de Mindanao.
La nouvelle, répercutée par Eglises d’Asie, a provoqué un regain d’indignation aux Philippines, amplifiée par la parution simultanée dans les médias de la photo, saisie dans le campement, montrant de jeunes garçons brandissant des armes blanches et des mitraillettes aux côtés des rebelles.
Les corps des enfants ont été retrouvés parmi les cadavres d’au moins 53 combattants du BIFF, suite à la bataille qui a fait rage dans la province de Maguindanao, malgré la signature, le 25 janvier dernier, d’un un traité « historique » entre le principal groupe rebelle islamiste, le Front moro islamique de libération (MILF), et Manille.
« Ces enfants, qui sont morts, n’étaient pas des soldats. C’étaient des civils qui ont été tués par les bombardements de l’armées et leurs tirs de mortiers », assure un représentant du BIFF, contredisant les accusations de l’armée philippine à Mindanao qui affirme de son côté que les trois adolescents, âgés vraisemblablement d’une quinzaine d’années, portaient les uniformes des combattants du BIFF.
Le bureau du président Benigno Aquino s’est déclaré « profondément bouleversé » par la nouvelle : « Nous condamnons avec fermeté l’enrôlement d’enfants-soldats (…). Cette pratique viole non seulement nos lois mais les lois internationales. Les mineurs n’ont pas à être sur les champs de bataille », a déclaré Abigail Valte, la porte-parole.
De son côté, l’évêque catholique de Basilan, Mgr Martin Jumoad, rapporte l’agenceUcanews, a mis en garde la population de Mindanao en rappelant que l’enrôlement d’enfants-soldats ne pouvait que prolonger un conflit qui durait déjà depuis plusieurs décennies, en conditionnant les enfants à se battre. « Cette situation est inconcevable : nos frères musulmans doivent arrêter cela immédiatement ! », a-t-il dit.
L’armée a déclaré avoir transmis les faits à la Commission nationale des droits de l’homme.
Plus de détails sur le site de l’agence d’information des Missions étrangères de Paris:
http://philippines.ucanews.com/2014/02/04/philippines-disturbed-by-dead-islamic-child-soldiers/