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Centrafrique : « La spirale de la violence s’emballe », témoignent des religieux

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Isabelle Cousturié ✝ - Aide à l'Eglise en Détresse (AED) - publié le 31/01/14

Deux semaines après le changement de pouvoir, la situation à Bangui semble se stabiliser mais pas dans le reste du pays où un climat de haine et de vengeance sème morts et destructions

31/01/2014

Le 10 janvier, à l’annonce de la démission du président de transition Michel Djotodia, l’allégresse a fusé de toutes parts et les Centrafricains ont dansé dans les rues. Même pas deux semaines plus tard, les ex-rebelles de la Séléka se retiraient de Bouar. « Ils étaient armés jusqu’aux dents et se sont mis en route en convoi vers le Tchad »,  a rapporté le Père carme italien Beniamino Gusmeroli, après de longues journées empreintes de peur et de violences.

Mais la joie n’a pas duré longtemps, rapporte Aide à l’Eglise en Détresse (AED) dans un nouveau compte-rendu de la situation, jeudi 30 janvier, soit 10 jours après l’élection de Catherine Samba-Panza, au poste de  présidente de transition, par le Conseil national.  Le même jour, les rebelles en déroute ont envahi Bocaranga avec 31 véhicules. Là, ils ont attaqué la mission des Pères Capucins où environ 2 500 déplacés avaient trouvé refuge.

« C’était une journée d’apocalypse », décrit le Père Robert Wnuk, un Capucin polonais. « Partout, on entendait des coups de feu et des détonations. Il y avait plusieurs groupes composés respectivement de 10 à 15 rebelles. Ils ont pénétré dans toutes les pièces. Là, les femmes déplacées et leurs enfants étaient assis sur le sol. Les rebelles ont menacé les Pères et aussi tiré sur l’église », poursuit-t-il. « Ils ont tiré, tiré, tiré comme des fous»

Puis les rebelles ont continué leur route vers le couvent des religieuses, où s’est déroulé un scénario identique, et attaqué la mission de Ngaoundaye Ngaoundaye où ils ont pris un religieux centrafricain en otage avant de le libérer. Le lendemain, ils pillaient la mission des Pères Capucins à Ndim.

Le Père Robert Wnuk ne parvient pas à croire ce qui est arrivé dans sa mission au milieu des réfugiés sans défense. Il n’a qu’un seul cri pour décrire tout ça : « Ce sont des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ! Des crimes contre des femmes et des enfants sans défense ! »

Pour le Père Aurelio Gazzera, qui travaille depuis vingt ans en République centrafricaine,  « la décision des Nations unies en faveur d’une intervention militaire a été prise trop tard ». Il confirme que « les huit mois de domination par la terreur Séléka ont engendré un climat de haine et de vengeance qui explose dans une fureur insensée et démoniaque et se dresse contre tous … ».

Ce missionnaire, qui mène à Bozoum des négociations pour la paix avec tous les groupes de la population, affirme catégoriquement que les anti-balakas ne sont pas des « milices chrétiennes » comme beaucoup voudraient laisse entendre : « C’est une erreur ! Ils n’ont que très peu de caractéristiques chrétiennes », déclare-t-il. « Ils portent des fétiches et des amulettes pour se protéger, et sont emplis de rage après les longs mois d’exactions et de violences qu’ils ont dû subir (…) »

Pour plus de détails : http://www.aed-france.org/actualite/centrafrique-quelles-sont-les-limites-de-la-souffrance/

Tags:
AfriqueCentrafrique
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