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Avortement sans « détresse » : porte ouverte à l’eugénisme ! déplore le cardinal Barbarin

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Marine Soreau - publié le 27/01/14
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La réforme de la loi Veil risque de favoriser une dérive eugéniste « grave », dénonce le cardinal Barbarin, comme en Inde, en Chine mais aussi en Grande-Bretagne, où des enfants sont éliminés en raison de leur sexe.

La réforme de la loi Veil risque de favoriser une dérive eugéniste « grave », dénonce le cardinal Barbarin, comme en Inde, en Chine mais aussi en Grande-Bretagne, où des enfants sont éliminés en raison de leur sexe.

Après le vote supprimant la notion de détresse dans la loi Veil, le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon et Primat des Gaules, a dénoncé le risque d’une « dérive eugéniste », avec la possibilité de supprimer son enfant en fonction de son sexe, comme c’est déjà le cas dans plusieurs pays.

« Vous avez une dérive eugéniste risquée qui est grave, et que vous constatez en Inde, en Chine, en Grande-Bretagne », a affirmé le cardinal Barbarin sur RTL. « C’est quelque chose qui m’horrifie. Ce qui est fondamental, c’est qu’une vie, lorsqu’elle est là, on la respecte. D’ailleurs c’est un principe de la République française. Dans le Code civil, il est écrit que la République s’engage à protéger la vie dès son commencement ».

Les Nations Unies estiment que 200 millions de filles manquent aujourd’hui dans le monde, particulièrement en Inde et en Chine, comme le rappelait Aleteia en évoquant ce documentaire américain intitulé « C’est une fille ». Le réalisateur de ce film évoque la situation chinoise et indienne, mais rappelle les pays occidentaux ont aussi leur responsabilité dans ce qu’il nomme le « gendercide » (néologisme anglais désignant le fait de tuer délibérément des personnes en raison de leur « genre » ndt, en réalité de leur sexe).

« Le gendercide  existe  dans tous les pays occidentaux, à des degrés divers », explique-t-il. « En particulier, des études ont montré que des communautés d’immigrés asiatiques en Occident ont des sex-ratios similaires à ceux de leurs pays d’origine, ce qui indique que le gendercide (et en particulier, la sélection du sexe) peut se produire à un rythme similaire au sein des communautés d’immigrés. Le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Australie et la plupart des pays d’Europe occidentale interdisent l’avortement sur la base du sexe du fœtus – la seule exception notable étant les Etats-Unis ».

L’exemple de la Grande-Bretagne est éloquent. Comme le révèle cet article de Daniel Schneidermann, responsable d’@rrêt sur images, le quotidien Daily Telegraph avait réussi à prouver, en 2012, que des avortements « sélectifs » étaient pratiqués dans les communautés immigrées en Grande-Bretagne. Des médecins y acceptaient cet acte au seul motif du sexe du fœtus (cf. Géopolis avec un film en caméra cachée où le médecin autorise une jeune femme enceinte à avorter parce qu’il s’agit d’une fille et cf. Le Point sur la suite de cette polémique).

Daniel Schneidermann cite aussi cette étude menée sous la direction d’une chercheuse française, Sylvie Dubuc, qui révèle « que les mères d’origine indienne qui accouchent en Grande-Bretagne affichent, à partir de leur 3e enfant un ratio garçon-fille nettement déséquilibré (113 garçons pour 100 filles entre 1990 et 2005, contre 105 garçons pour 100 filles pour la moyenne nationale) ».

« Barbarin a raison : on ne peut pas dire que cette enquête du Telegraph, et ses suites, aient été fortement médiatisées en France, alors que l’affaire est tout de même de nature à nourrir le débat sur l’avortement », conclut Daniel Schneidermann.

 

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