La réforme du congé parental a été votée par l’Assemblée nationale. Au nom de l’égalité hommes/femmes, elle pénalise les familles en imposant autoritairement le partage du temps de congé des parents.
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C’est fait : la réforme du congé parental a été votée lundi 20 janvier dernier, dans le cadre de l’examen du projet de loi égalité hommes-femmes.
Que va-t-elle changer concrètement ? Désormais, les parents d’un enfant (qui ont droit à six mois de congé parental) pourront prendre six mois supplémentaires à condition que le père en soit le bénéficiaire. Dès le deuxième enfant, le congé sera de trois ans, à condition que le père prenne six mois à son actif. Si ce n’est pas le cas, le congé sera raccourci à deux ans et demi.
« Il faut arrêter de jouer sur les mots : ce n’est pas une “réforme” mais bien une “réduction” du congé parental qui vient d'être adoptée par l'Assemblée Nationale en 1ère lecture », déplore Ludovine de la Rochère, présidente de la Manif Pour Tous. « Hélas, concrètement, dans l’immense majorité des cas, compte-tenu du contexte économique, seul l’un des parents pourra prendre son congé parental. Cela signifie, en réalité, que le congé parental va être réduit de 6 mois. Et ceci avec tous les problèmes que cela va poser : pas de place en crèche, pas encore de place à l’école, etc. Et ce seront à l’évidence les familles les plus modestes qui seront le plus en difficulté.
« L’idéologie égalitariste pénalise l’enfant. Faciliter le congé parental des pères est une chose, l’y obliger en est une autre », déplorent pour leur part Elizabeth Montfort et Nicole Thomas-Mauro, anciens députés au Parlement européen.
Toutes deux dénoncent une vision « marxiste » de la différence : « Ce texte nous laisse un goût amer, car cette vision d’une société d’égalité revient à revendiquer que les femmes fassent les mêmes choses que les hommes. Ainsi l’homme est la référence de la femme. En refusant de regarder ce qu’est la femme et ce qu’est l’homme dans ce qu’ils ont de spécifique et de commun, l’égalité devient la recherche de l’uniformité des fonctions, et des responsabilités dans tous les domaines de la vie en société. Ce projet de loi est imprégné de la pensée marxiste qui n’arrive pas à regarder ensemble “égalité et différence” car pour ces idéologues “différence” signifie “hiérarchie” » (cf. Liberté Politique).
Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate, dénonce quant à lui un texte qui, « en imposant de façon autoritaire une manière de partager le temps de congé parental sous peine de sanctions, porte atteinte au droit à la vie privée et familiale tel que garanti par l’article 8 de la Convention Européenne des Droits de l’Homme ».
Le Figaro a publié la réaction de quelques internautes à cette décision : « Obliger le père à prendre un congé parental est ridicule, l'État n'a pas à interférer dans nos décisions », s'insurge Coralie G., qui ne pense pas que le gouvernement atteindra son objectif de 100 000 pères en congé parental en 2017. Même constat chez Didou F : « Mon mari ne pourrait se permettre ce congé, y perdant presque 1000 euros de revenus mensuels ».
Il y a quelques mois de cela, le quotidien La Croix évoquait quant à lui une étude commandée par l’UNAF (Union Nationale des Associations Familiales) à l’institut Ipsos au sujet de ce projet de réforme : « Le faible intérêt des pères pour un congé parental s’explique également par le manque à gagner important que cela représente, notamment pour les catégories sociales les plus aisées. “Il ne faut pas s’attendre à ce que les pères français prennent leur congé parental comme les pères allemands ou suédois, bien mieux indemnisés”, avertissait alors François Fondard, président de l’Unaf. En France, le CLCA maximum n’est que de 573 € mensuels. “Si le gouvernement veut réellement inciter les pères, il faut y mettre les moyens. ».