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La Centrafrique entre peurs et nouveaux espoirs

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FRED DUFOUR

Isabelle Cousturié ✝ - publié le 13/01/14

Le président Djotodia et le premier ministre Tiengay ont pris la porte, mais les tensions restent fortes. Les évêques centrafricains interpellent la communauté internationale sur l’intervention de soldats tchadiens.

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13/01/2014

Weekend tendu à Bangui, la capitale centrafricaine où, vendredi 10 janvier, la nouvelle de la démission du Président de transition Michel Djotodia et du Premier Ministre Nicolas Tiengaye, avait d’abord suscité des scènes de joie et le silence des armes.

Mais dans la nuit de vendredi à samedi, rapporte Fides, différents magasins ont été saccagés et trois personnes ont trouvé la mort au cours de fusillades. Néanmoins le calme semble revenu : combattants séléka et miliciens anti-balaka qui s’affrontaient de puis des jours ont cessé de se combattre  et les troupes africaines et françaises poursuivent les opérations de désarmement.

Plusieurs medias rapportent des scènes de fraternisation sous les applaudissements de la population. (Le Parisien). Le président par intérim centrafricain, Alexandre-Ferdinand Nguendet, a appelé les 100 000 personnes déplacées entassées aux abords de l'aéroport de Bangui à rentrer chez elles.

Michel Djotodia, accusé de passivité face aux violences intercommunautaires dans son pays, a démissionné vendredi 10 janvier sous la pression des dirigeants d'Afrique centrale (CEEAC) réunis en sommet extraordinaire sur la crise centrafricaine à N’Djamena, au Tchad, à l’initiative du Président tchadien, Idris Deby, qui a rejeté la responsabilité de la crise sur les politiques centrafricains :

 « S'il y a eu échec, c'est celui de la classe politique dans son ensemble », avait-il lancé jeudi soir aux membres du  Conseil National de Transition (CNT, parlement provisoire), après 10 mois de violences communautaires.

Michel Djotodia a quitté N'Djamena à bord d'un avion officiel tchadien à destination de Cotonou, au Bénin, où sa famille se trouvait déjà et où il vivait en exil dans les années 2000.

 Depuis le renversement en mars dernier du président François Bozizé par la Séléka, à dominante musulmane et pro-Djotodia, les départs du président provisoire et du premier ministre marquent l’entrée du pays dans une nouvelle ère.

La nouvelle a été saluée par des scènes de liesse à Bangui mais également de grande panique, beaucoup de citoyens craignant des représailles de l’ex séléka qui a déjà fait plus de 1.000 morts, selon les décomptes de diverses ONG. (Aleteia).

La France, présente sur le terrain depuis plus d’un mois ( 5 décembre) pour aider à restaurer la sécurité (opération Sangaris), demande un remplacement « dans les plus brefs délais » de Michel Djotodia, tandis que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon somme l'Union africaine de faire monter plus vite en puissance la Misca, la force d'interposition panafricaine en Centrafrique qui doit compter 6.000 hommes à terme et n'en réunit que 3.500 pour l'instant.

Par ailleurs, l'Union européenne a donné vendredi son accord de principe au lancement d'une mission militaire européenne pour soutenir les interventions française et africaine.

« On n'est pas encore rassurés. Il faut que les Séléka et les anti-balakas soient désarmés », soutiennent les habitants interrogés par les divers médias.

 D'après l'ONU, près d'un million de personnes ont fui leurs foyers depuis fin mars 2013. L’Organisation internationale pour les migrations a annoncé le début ce week end des premières évacuations d’urgence des milliers d’africains bloqués dans le pays.  Selon l’organisation, 60.000 africains provenant des Etats limitrophes auraient demandé l’aide de l’organisation afin de rentrer dans leurs pays d’origine. (BBC)

Le 8 janvier dernier, les évêques centrafricains ont fait une série de propositions pour une sortie de crise constructive: rétablissement d'une armée républicaine, organisation rapide d'élections, désarmement de toute personne détentrice d'armes, dialogue interreligieux, lutte contre le système d'exclusion sociale fondé sur l'appartenance ethnique, religieuse et régionale…

Dans leur message, intitulé « Reconstruisons ensemble notre pays dans la paix ! », les 10 évêques de la CECA (Conférence épiscopale Centrafricaine), condamnent les affrontements entre seleka et anti-balaka et réfutent l'appartenance confessionnelle des milices. Ils saluent la reconnaissance de la gravité de la situation par la communauté internationale mais l'interpellent sur la participation des troupes tchadiennes à une force internationale, résume la conférence des évêques de France, soulignant que  « depuis plus d'une décennie, les relations militaro-politiques entre le Tchad et la RCA ont poussé le peuple centrafricain à se méfier de l'armée tchadienne et à considérer celle-ci comme une menace ».

Enfin, les évêques s’appuient sur l'encycliqueLumen Fidei du Pape François, pour redire l’engagement des chrétiens « pour la vie et la promotion de la dignité humaine », et encourager les citoyens à la cohésion sociale contre la violence et l’autodestruction.

« La crise est un processus qui peut conduire à la croissance », affirment-ils. Et d'exhorter au pardon qui « ne fait pas l'impasse sur la justice ».

Plus de détails sur le site de la CEF où est accessible l’intégralité du document des évêques centrafricains: http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/actualites/nouvel-appel-a-la-paix-en-centrafrique-17846.html

Sources: Fides – Le Parisien – BBC – CEF

Tags:
Afrique
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