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Pourquoi les chrétiens croient-ils que Jésus est homme et Dieu à la fois ?

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Fred de Noyelle / Godong

Jacques Perrier - publié le 01/01/14

Parce que c’est la seule façon pleinement satisfaisante de lire les évangiles et de découvrir notre vocation d’enfants de Dieu.

1. Tous les apôtres, y compris saint Paul, sont des Juifs qui prétendent bien ne pas renier la révélation faite à Israël : Dieu est unique. Mais ils ont été conduits à voir Dieu en Jésus, sans confondre Jésus avec celui qu’il appelle son Père.

Dans l’affirmation « Jésus est homme et Dieu à la fois », il faut vérifier les deux termes : vraiment homme et vraiment Dieu. Aujourd’hui, l’humanité de Jésus n’est guère contestée. C’est plutôt la divinité de Jésus qui est en question. Pour ceux qui ne croient pas en Dieu, bien sûr. Mais aussi pour ceux qui disent « Je crois en un seul Dieu », comme les Juifs et les Musulmans.

Jésus lui-même était un Juif religieux et il fonde son Eglise sur douze apôtres, tous juifs. Ce n’est pas lui qui va contredire ce qui est au cœur de la foi juive. Mais il fait progressivement découvrir à ses disciples qu’il ne fait qu’un avec celui qu’il appelle son Père. Père, Fils et Esprit Saint ne sont qu’Un, par la perfection d’un amour infini et éternel.

Pour désigner cette réalité qui n’est pas de ce monde, un théologien latin du 2ème siècle, Tertullien, a inventé un mot qui n’existait pas : la « Trinité ». Mais ce n’est pas lui qui a inventé la Trinité. C’est Jésus qui la fait découvrir.

2. Dans les évangiles, nous voyons et entendons Jésus agir et parler comme Dieu. Dans les miracles, il agit par lui-même. Il parle avec autorité. Il proclame le pardon des péchés. Il parle au Père en toute intimité. Il demande de croire en lui. Finalement, il dit : « Le Père et moi, nous sommes Un. »

Le 20ème siècle a été une grande époque de renouveau biblique. Ce fut aussi, au moins dans sa seconde moitié, un temps où l’Eglise a redécouvert ses racines juives. Il est important de connaître l’Ancien Testament pour ne pas faire de contre-sens dans la lecture du Nouveau.

Mais, en même temps, Jésus tranche par rapport aux personnages de l’Ancien Testament, même les plus grands. Abraham est le plus parfait des croyants, mais il n’est pas capable de sauver les habitants de Sodome, ces grands pécheurs ! Moïse doit se déchausser quand Dieu se manifeste par le signe du Buisson ardent. David est le roi dont Israël gardera toujours la nostalgie, mais c’est aussi un homme de ruse, de convoitise et de sang.

Jésus parle et agit avec l’autorité de Dieu. Il accomplit les miracles par sa propre force, sans avoir à invoquer l’aide d’un autre. Il ose enseigner en allant plus loin que la Loi donnée par Dieu à Moïse : « Moi, je vous dis. » Alors que tout homme religieux est conscient de la distance qui le sépare de Dieu, Jésus est de plain-pied avec Celui qu’il appelle son Père, « abba », terme inouï dans le judaïsme, terriblement familier. Il se proclame sans péché et, tout au contraire, proclame le pardon des péchés. Il demande de le suivre, de croire en lui car « le Père et moi, nous sommes un ».

A la question qu’il pose à ses disciples : « Pour vous, qui suis-je ? », il n’y a pas cinquante réponses possibles. Un blasphémateur ? C’est pour cela qu’il sera condamné. Un illuminé ? Mais il fait preuve d’un très grand réalisme. « L’Emmanuel », Dieu avec nous, le Fils Unique, ne faisant qu’un avec le Père, devenu l’un d’entre nous : c’est la réponse du chrétien.

3. L’Eglise, dès les origines, a dû se battre sur deux fronts. Jésus ne fait qu’un avec le Père et l’Esprit Saint et, à la fois, Jésus est pleinement l’un des nôtres.

L’affirmation de la foi chrétienne est tellement paradoxale que la tentation a toujours été de la ramener dans des limites plus raisonnables. Trois des quatre premiers conciles œcuméniques ont sauvé la foi chrétienne contre ces tentatives de réduction.

A Nicée (325), il a été dit : Jésus n’est ni un sur-homme, ni un demi-dieu ; il ne fait qu’un avec le Père ; il lui est « consubstantiel ». A Ephèse (431), il a été dit : Jésus est indissolublement Dieu et homme ; c’est pourquoi sa Mère, la Vierge Marie, peut être dite « Mère de Dieu ». A Chalcédone, (451), il a été dit : en Jésus, la réalité humaine et la réalité divine sont, l’une et l’autre, pleines et entières ; il n’est pas moitié dieu, moitié homme. Comment cela est-il possible ?

4. La foi en Jésus, Dieu fait homme, n’est pas une contradiction ou une absurdité, car l’homme est créé à l’image et ressemblance de Dieu. Toute l’histoire biblique est celle d’une alliance, jusqu’à l’annonce de l’Emmanuel, « Dieu avec nous » : le prophète ne croyait pas si bien dire !

Jésus a dit qu’il n’était pas venu pour abolir, mais pour accomplir, mener à sa perfection. Jésus n’est pas en contraction avec l’Ancien Testament. Il en accomplit, au contraire, les données et les promesses.

Le livre de la Genèse nous parle de l’homme, dans le vaste univers, créé à l’image et ressemblance de Dieu. Certes, la distance de Dieu à l’homme est infinie. Mais il y a, quand même, une complicité entre Dieu et l’homme. C’est pourquoi, dès le jardin de la Genèse, ils peuvent dialoguer. L’homme est un répondant pour Dieu.

L’histoire biblique, l’Histoire Sainte, depuis Abraham, est celle d’une alliance sans cesse renouvelée, malgré les infidélités du peuple d’Israël. Mais le péché des hommes ne vient pas à bout de l’inventivité divine – si l’on peut ainsi parler, mais on le peut, car la Bible aime bien le langage imagé. Les prophètes annoncent que Dieu va intervenir lui-même, d’une façon ou d’une autre. Cette façon, c’est l’Incarnation, Jésus, Dieu fait homme, le Verbe fait chair, le parfait « Emmanuel », Dieu avec nous.

5. La vocation de l’homme est d’entrer dans la vie divine, de devenir enfant de Dieu. Cela est possible parce que Dieu s’est fait homme : fils de Marie, descendant de David, nouvel Adam.

Il ne faut pas chercher à l’amour d’autres raisons que l’amour. Il faut donc se méfier de raisonnements qui vous expliqueraient : Dieu ne pouvait pas faire autrement. Mais, à partir de ce que Dieu a fait pour nous, nous pouvons découvrir ce qu’il est et ce que nous sommes appelés à être.

Ce qu’il est : Dieu est Amour. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique. » « Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima en plénitude » (autre manière de traduire une expression qui veut dire à la fois ‘jusqu’au bout’  et ‘à la perfection’).
Ce que nous sommes appelés à être : les Pères de l’Eglise l’ont dit avec audace « Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu. » La première épître de saint Jean le disait déjà : « Nous sommes appelés enfants de Dieu. Et nous le sommes ! » (1 Jean 3, 1). Un autre texte du Nouveau Testament dit que nous « participons à la nature divine ».

En Dieu, nous sommes assimilés au Fils, celui qui reçoit et qui rend grâce. Nous ne sommes pas le Père, car le Père est l’origine. Nous sommes dans le Fils parce qu’il s’est fait l’un d’entre nous et qu’il nous a envoyé son Esprit. 

Tags:
AmourDieuincarnationJésus
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