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Pourquoi défendre la vie à naître ?

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La rédaction d'Aleteia - publié le 12/12/13

Chaque vie humaine existe par l’action des parents, qui engendrent, mais aussi par l’acte créateur de Dieu, maître de la vie.

La vie humaine est un don précieux que Dieu confie à l’homme pour qu’elle soit féconde. Dès la fécondation, celle-ci possède, bien au-delà des circonstances de la naissance, une dignité suprême et une promesse d’éternité.

« La vie humaine est sacrée parce que, dès son origine, elle comporte l’action créatrice de Dieu et demeure pour toujours dans une relation spéciale avec le Créateur, son unique fin » (Donum vitae, 5). Le père et la mère transmettent la vie, mais « Dieu seul est le Maître de la vie, de son commencement à son terme ».

Comme le confirme la génétique moderne, c’est dès que l’ovule est fécondé par le spermatozoïde, que commence l’aventure humaine. Dès cet instant, l’identité biologique du futur enfant est entièrement définie, et son potentiel se développera alors progressivement et sans modifications essentielles jusqu’à sa mort. Il est un être humain dès le début. Comme il est dit dans la Déclaration sur l’avortement provoqué (1974) de la Congrégation pour la doctrine de la Foi « il ne sera jamais rendu humain s’il ne l’est pas dès lors ».

Cette nouvelle vie possède une dignité qui est une valeur intrinsèque à sa nature, une valeur inestimable détachée de toute considération subjective, relevant par exemple du désir de ne pas avoir d’enfant, ou de la conviction que la personne conçue ne sera pas heureuse. Celle-ci doit donc être accueillie de manière responsable.

La liberté humaine, y compris dans les circonstances les plus difficiles, est capable, avec l’aide de Dieu, de sacrifices et gestes de solidarité extraordinaires, pour accueillir la vie d’un nouvel être humain.

Une grossesse « non programmée », voire non désirée, peut exiger sacrifice, formation, information et soutien. Mais l’homme est capable, en dépit des difficultés et de ses faiblesses, de correspondre à la vocation suprême pour laquelle il a été créé : celle d’aimer.

En fait, l’expérience montre que de très nombreuses grossesses non désirées mais finalement portées à terme, se sont transformées, après la naissance de l’enfant, en des maternités vraiment heureuses. D’autre part, on a vu que tant d’enfants donnés en adoption ont pu mener une vie intense et apporter leur contribution au monde.

Enfin, bien que l’enfant soit tout petit et caché dans le ventre de sa mère, Dieu l’aime infiniment car il est une personne humaine, créée à son image et sa ressemblance, et appelée au bonheur éternel.

Pour la femme, être mère est une opportunité sans pair pour se réaliser car cela lui permet de développer un aspect essentiel de sa personnalité.

Avoir un enfant répond à un appel qui est inscrit au plus profond de la femme : dans l’aspiration de son âme à refléter, aux côtés de l’homme, le pouvoir créateur et la paternité de Dieu ; dans sa structure psychique portée à accueillir la vie ; dans sa constitution physique même et son organisme, prédisposés naturellement à la conception, à la gestation et à l’enfantement, comme fruit de son union avec l’homme.

Ainsi, le corps féminin, auquel il faut ajouter la dimension de don qui est propre à toute personne, offre des pistes claires quant au projet de Dieu sur la femme. Celle-ci, en le réalisant, trouve sa plénitude.

Voici comment la politologue féministe Janne Haaland Matláry décrit sa propre expérience de mère, une maternité qui, comme pour des millions d’autres femmes, a comblé sa vie, lui a donné un sens : « J’ai toujours été une femme active, intéressée avant tout par mon travail. Mais quand je suis devenue mère, j’ai compris que c’était là, dans un sens très profond, la véritable essence de la féminité ».

Le Christ parle des satisfactions de la maternité, de son sens et de son importance, associant l’arrivée d’une nouvelle vie à Celle, Eternelle, qu’IL offre en cadeau : « La femme, sur le point d’accoucher, s’attriste parce que son heure est venue; mais lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus des douleurs, dans la joie qu’un homme soit venu au monde. Vous aussi, maintenant vous voilà tristes ; mais je vous verrai de nouveau et votre cœur sera dans la joie, et votre joie nul ne vous l’enlèvera ». (Jn 16, 21-22).

Toute l’histoire de la maternité fait état d’une grande valorisation de la mère. Toutefois, celle-ci a subi (et subit encore) le mépris d’un féminisme radical comme celui qui s’est développé au XXe siècle, dans les années 70, où elle était considérée une femme passive et rétrograde. Elle se trouvait (ou se trouve encore) pénalisée par certains systèmes économiques pratiquant une politique discriminatoire à l’égard des mères qui travaillent, ou alors ne les soutenant pas. Cette attitude a empêché un grand nombre de femmes de développer librement cet aspect essentiel de leur féminité, et a appauvri l’humanité.

La maternité est essentielle aussi pour l’avenir d’une société humaine durable.

Les femmes qui mettent au monde un enfant et l’aident à grandir représentent un apport considérable pour la collectivité que l’Etat et la société doivent reconnaître et préserver.

Benoît XVI avait attiré l’attention sur cette question en recevant, en janvier 2011, un groupe de représentants des institutions publiques de la région du Latium. Il leur avait dit : « Il est nécessaire de soutenir concrètement la maternité, et de garantir également, aux femmes qui ont une profession, la possibilité de concilier la famille et le travail. Trop souvent, en effet, elles sont placées dans l’obligation de choisir entre les deux. Le développement de politiques d’aides adaptées, ainsi que de structures destinées à l’enfance (…) peut aider à faire en sorte que l’enfant ne soit pas vu comme un problème, mais comme un don et une grande joie ».

Quelques jours plus tôt, lors de la Dédicace de l’église de la Sagrada Familia à Barcelone, le Saint-Père avait également souligné la nécessité d’une natalité « stimulée, valorisée et soutenue sur le plan juridique, social et législatif. »

Actuellement, l’indice de fécondité en Europe n’assure pas le renouvellement des générations. La baisse démographique et le vieillissement de la population masquent un important problème social et culturel lié au manque d’espérance et en soulèvent d’autres, comme l’avenir des retraites. Les mères ont un rôle vital à jouer dans la configuration d’une société humaine tournée vers un avenir prometteur.

La véritable égalité des sexes prend en compte le rôle particulier de la femme dans l’engendrement commun, comme le souligne Jean-Paul II dans sa Lettre apostolique Mulieris Dignitatem (1988) : « C’est la femme qui ’paie’ directement le prix de cet engendrement commun où se consomment littéralement les énergies de son corps et de son âme ». Et c’est pourquoi il ajoute : « il faut que l’homme ait pleinement conscience de contracter une dette particulière envers la femme dans leur fonction commune de parents ».

L’Eglise désigne la famille comme étant le lieu idéal pour accueillir la vie humaine et demande que l’Etat la respecte, la protège et la soutienne. En même temps, elle apporte son soutien inconditionnel aux mères pour mener à bien la gestation, la naissance et l’éducation de leurs enfants et pour que, toujours et partout, tous les nouveaux-nés reçoivent un accueil digne de l’homme et, s’il en était besoin, moyennant l’aide aux familles, aux mères célibataires et aux enfants.

La vie humaine est inviolable. Avoir recours à l’avortement revient à tuer un être humain innocent, sans défense, et cet acte a des effets dévastateurs sur toutes les personnes impliquées et sur la société en général.

La vie humaine doit être respectée et protégée dès sa conception. Quels que soient les problèmes qui peuvent accompagner la grossesse et l’enfant conçu, peuvent-ils justifier l’expulsion du fœtus de l’utérus entraînant la mort de cet être humain qui se trouve à la première phase de son existence ?

Outre le fait qu’il soit l’homicide concret d’un être humain sans défense, totalement confié à la protection de la femme qui le porte dans son sein, l’avortement provoqué fait des ravages dans la vie de nombreuses personnes, surtout chez ces femmes qui ont dû faire face toutes seules à la douleur et au remords profonds qui surgissent après la décision d’en finir avec la vie d’un enfant à naître.

L’avortement détruit les liens naturels existant entre parents et enfants, viole les liens de parenté spirituels entre tous les hommes, porte atteinte à la dignité de la personne humaine, implique une profonde injustice dans les relations humaines et sociales, et offense le Créateur.

Sa prolifération est néfaste pour tout monde, car elle influe négativement sur le droit au respect à la vie, notamment celle des personnes âgées et des malades. Comme a dit Jean Paul II à l’occasion des 25 ans de la légalisation de l’avortement aux Etats-Unis : « la distinction entre le bien et le mal s’obscurcit, et la société tend à justifier même des pratiques à l’évidence immorales, comme l’avortement d’enfants sur le point de naître ».

L’être humain doit être reconnu dès le premier moment de son existence, et donc reconnu et respecté dans tous ses droits, à commencer par son droit inaliénable à la vie qui constitue, par ailleurs, un élément constitutif de la société civile et de sa législation. Les Etats sont tenus de défendre ce droit fondamental.

Les propositions de légitimer un droit supposé à l’avortement se fondent sur des discriminations parfaitement arbitraires et sur la loi du plus fort, et nous ramènent à une époque de barbarie que l’on croyait à jamais révolue. La paix requiert le respect de la dignité des personnes.

De toutes façons, une personne qui a eu recours à l’avortement ou participé à cette grave injustice, peut toujours manifester son repentir, accueillir le pardon et la paix de Dieu dans le sacrement de la Réconciliation et, sans renoncer à l’espérance, confier à la miséricorde du Père cet être humain. Même de cette mort, Dieu peut tirer la vie.

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