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Euthanasie en Belgique : moins grave que brûler un feu rouge !

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ETIENNE ANSOTTE

Marine Soreau - publié le 10/12/13

« En Belgique, il vaut mieux pratiquer une euthanasie clandestine que brûler un feu rouge ! » : Carine Brochier *, dresse un bilan de 11 ans d’euthanasie en Belgique.

Voilà 11 ans que l’euthanasie a été dépénalisée en Belgique, et l’on assiste aujourd’hui à une véritable « banalisation de l’acte euthanasique », confie à Boulevard VoltaireCarine Brochier, coordinatrice de projets à l’Institut européen de bioéthique de Bruxelles.

« La loi visait à faire cesser les euthanasies clandestines : elle les a, en réalité, multipliées », ajoute-t-elle. « En 2011, un médecin s’est même vanté devant le Sénat d’avoir pratiqué moult euthanasies sans les avoir déclarées. Et personne ne l’attendait à la sortie. Il vaut mieux, en Belgique, pratiquer une euthanasie clandestine -donc tuer – que brûler un feu rouge ! ».

Quant à l’euthanasie en passe d’être élargie aux mineurs, Carine Brochier dénonce une « loi idéologique ». « Il y a à peine dix cas d’enfants éventuellement concernés. Fait-on une loi pour dix cas par an ? », affirme-t-elle. Elle salue la création d’un « média dissident » – le site euthanasiestop.be – et une nouvelle prise de conscience : « Aujourd’hui, des médecins, qu’on se garde d’inviter au Sénat, parlent, des infirmières s’expriment, des parents dont l’enfant était malade témoignent ».

Des parents qui sont nombreux à réagir, comme Alexandre, qui a perdu son fils Tristan d’une tumeur cérébrale (« Jamais je n'aurais pu lui demander s'il souhaitait mourir », affirme-t-il) ; ou encore le Dr Jean-Pierre Dickès, qui témoigne ici après la mort de son fils Damien, atteint de la myopathie de Duchenne : « De quel remord effrayant nous aurions été hantés mon épouse et moi-même si une seule seconde nous avions hésité à prendre les mesures nécessaires afin de prolonger l’existence d’un enfant paralysé de presque tout le corps ? ».

Ce dernier évoque une « pente infernale » : « Ceux qui acceptent cette pseudo-morale ne se rendent pas compte que demain ils pourront en être la victime. Pourquoi ?  La Belgique en est un exemple. On persuade les victimes que pour leur bien, elles doivent passer de vie à trépas. 95 % des demandes d’euthanasie sont acceptées sur simple demande, et une fois sur deux en dehors des conditions fixées par la loi ».

Ce que confirme le Professeur Etienne Montero, Doyen de la faculté de droit de l’Université de Namur (Belgique) : « L'expérience belge tirée de onze ans d'euthanasie légale enseigne qu'il est illusoire de penser que l'on peut faire droit à l'euthanasie comme une exception étroitement circonscrite, bien balisée, et dont la pratique serait bien contrôlée. Une fois l'euthanasie permise, il devient très difficile de maintenir une interprétation stricte des conditions légales. Rapidement, les balises tombent, les unes après les autres, et l'on va d'élargissement en élargissement. Une telle évolution est inéluctable en raison de la dynamique immanente au droit ».

*Coordinatrice de projets à l’Institut européen de bioéthique de Bruxelles.

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EnfantsEuthanasie
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