Le Souverain Pontife lance une « Commission pour la protection des enfants mineurs » victimes d’abus sexuels.
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06/12/2013
Le Pape François a décidé de créer une Commission spéciale pour la protection des mineurs, victimes d’abus. Une annonce faite ce jeudi à la presse par le cardinal américain, Mgr Sean O'Malley, archevêque de Boston, membre du "G8" des cardinaux, qui collabore avec le souverain pontife dans le gouvernement de l’Eglise et dans le projet de réforme de la Curie (Corriere della Sera, 5 décembre).
Cette Commission devra rendre compte de l'état actuel des victimes d'abus sexuels, formuler des suggestions pour de nouvelles initiatives, en collaboration avec les conférences épiscopales, proposer des noms de personnes aptes à mettre celles-ci systématiquement en œuvre.
Sa composition et les pouvoirs de la Commission, toutefois, ne sont pas encore connus. Ils seront annoncés dans un avenir proche, directement par le Pape, avec un document spécifique.
Parmi les responsabilités de la Commission, a déclaré le cardinal O'Malley, figureront très probablement des lignes directrices pour la protection des enfants, le développement et l'extension des normes, des procédures juridiques et des stratégies pour la protection des enfants et la prévention des abus sur les mineurs. Dans le même temps, le groupe de travail organisera des programmes de formation pour les enfants, les parents et tous ceux qui travaillent avec des mineurs (les catéchistes, par exemple,) (La Repubblica, 5 décembre).
La Commission devrait ensuite superviser la formation des séminaristes et la formation permanente des prêtres. Tandis que, d'un point de vue réglementaire, il lui sera peut-être demandé aussi de « rédiger » des protocoles pour la sécurité de l'environnement des mineurs, des codes de conduite professionnelle et de vérifier l'adéquation des prêtres au ministère sacerdotal pour suivre l’initiative et les résultats de l'évaluation psychiatrique des sujets sous étude.
Dans ce travail, les membres de la Commission bénéficieront de la collaboration des autorités civiles, en soulignant également les crimes impliquant le clergé déclaré coupable. Parmi les objectifs, enfin, il faut trouver de l'espace pour la mise en place et la gestion de services de soutien aux victimes d'abus et à leurs familles, y compris bien sûr l'assistance spirituelle (Corriere della Sera, 5 Décembre).
Dans une note, Don Fortunato Di Noto, prêtre et fondateur de l'organisation à but non lucratif Meter ( www.associazionemeter.org ), toujours en première ligne pour la défense des enfants, s’est dit enthousiaste de la décision prise par le Pape François: « La Commission souhaitée par le Pape pour la défense des enfants mineurs est le résultat du cri des innocents, c’est un engagement concret à être du côté de ceux qui souffrent, c’est donner de l'espoir à ceux qui désespèrent. C’est, et je le dis avec émotion, le fruit de l'Esprit Saint qui souffle dans le cœur des fidèles et propose un chemin de révolution dans l'Eglise: être avec les petits, partir des derniers. Ne plus jamais permettre qu'un enfant soit abusé par quiconque et par celui qui est dans l'église comme évêque, prêtre, catéchiste, religieux ».
Don Fortunato a expliqué que cette décision est la récompense des efforts que l’organisation Meter, grâce à ses bénévoles, accomplit depuis des années et aussi de ceux, très nombreux, qui s’occupent dans l’Eglise des abus : « Meter, à voix basse, a proposé depuis des années non seulement une Commission similaire prête à opérer en Italie et à l'étranger, mais aussi un comité central pour aider toutes les conférences épiscopales à travailler et servir l’enfance en ce sens ».
« Depuis toujours– a-t-il ajouté– nous avons appelé à la création d'une nouvelle figure pastorale, le« vicaire épiscopal de l'enfance » qui puisse opérer dans le diocèse en tant que coordinateur des différentes zones pastorales. Depuis 18 ans, nous célébrons la Journée des enfants victimes de la violence, de l'indifférence et de l'exploitation, et nous rencontrons des évêques, prêtres et laïcs pour la formation et une pastorale de l'enfant contre les abus que le Pape François lui-même a voulu rappeler ».
Article traduit par Elisabeth de Lavigne