« S’il y avait quelqu’un pour les former à la foi chrétienne, je suis sûr qu’ils deviendraient de très bons chrétiens » : extraits de la correspondance de l’apôtre des pays du Soleil levant.
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03.12.2013
« J’ai reconnu en eux de grandes ressources; s'il y avait quelqu'un pour les former à la foi chrétienne, je suis sûr qu'ils deviendraient de très bons chrétiens ».
« Nous avons parcouru les villages de chrétiens qui s'étaient convertis il y a quelques années. Aucun portugais n'habite en ces lieux, car la terre y est extrêmement stérile, et les chrétiens qui y vivent, faute de prêtres, ne savent rien d'autre que dire qu'ils sont chrétiens. Ils n’ont personne pour dire la Messe ; personne pour leur enseigner le Credo, le Pater Noster, l’Ave Maria ou les Commandements de la loi de Dieu.
Aussi, depuis que je suis venu ici, je n'ai pas arrêté: j’ai activement parcouru tous les villages, j’ai baptisé tous les enfants qui ne l'étaient pas encore. Ainsi, j’ai fait enfants de Dieu un grand nombre de petits enfants qui, comme on dit, ne savaient pas distinguer leur droite de leur gauche. Les enfants ne me laissaient ni réciter l'office divin ni manger ni me reposer tant que je ne leur avais pas enseigné des prières; je commençai alors à comprendre que c'est à eux qu'appartient le Royaume des Cieux.
Ainsi, comme je ne pouvais pas refuser sans impiété une si pieuse demande, en commençant par la confession de foi du Père, du Fils et du Saint-Esprit, je leur enseignais le Credo des Apôtres, le Pater Noster et l'Ave Maria. J'ai remarqué en eux de grandes ressources; s'il y avait quelqu'un pour les former à la foi chrétienne, je suis sûr qu'ils deviendraient de très bons chrétiens.
Dans ce pays, quantité de gens ne sont pas chrétiens uniquement parce qu'il n'y a personne aujourd'hui pour en faire des chrétiens. Bien souvent, il me prend l’envie de parcourir toutes les universités d'Europe, spécialement celle de Paris, et de crier partout, comme un homme qui a perdu le jugement, à ceux qui ont plus de science que de charité, en leur disant : «Hélas, combien d'âmes, exclues du ciel à cause de votre négligence, s'engouffrent dans l'enfer ! ».
De même qu'ils se consacrent à leurs études, s'ils pouvaient seulement se consacrer aussi à cet apostolat avec le même intérêt ! Ils pourraient alors rendre compte à Dieu de leur science et des talents qui leur ont été confiés. Beaucoup d'entre eux, bouleversés par cette pensée et aidés par la méditation des choses divines, s'entraîneraient à écouter ce que le Seigneur dit en eux et, renonçant à leurs ambitions et leurs affaires humaines, ils se soumettraient tout entiers, définitivement, à la volonté et au décret de Dieu. Oui, ils crieraient du fond du cœur: «Seigneur, me voici ; que veux-tu que je fasse ? Envoie-moi où tu voudras, même chez les Indiens».
Lettres de saint François Xavier, missionnaire jésuite, à Saint Ignace de Loyola,
Dans Vida de Francisco Javier, H. Tursellini
Artíicle initialement publié par Infancia Misione
Traduit de l'espagnol pour Aleteia par Elisabeth de Lavigne