19/11/2013
Le 11 novembre dernier, en plein centre historique de Damas, la partie la plus moderne de la ville, a été la cible d’une nouvelle pluie de tirs de mortier provenant des positions des milices rebelles situées dans les quartiers environnants. Bilan : Cinq enfants tués et 27 autres personnes blessées dans une école primaire du quartier d’Al-Qassaa, cinq autres écoliers blessés dans un autobus de ramassage scolaire à Bab Touma, faubourg de Damas peuplé majoritairement de chrétiens. (cf. Aleteia)
Lundi 18 novembre, d'autres obus tombent : l'école arménienne catholique est touchée …
Message de Mgr Samir Nassar :
« La violence tournante a frappé lundi 11 novembre 2013, les petits de nos écoles : quatre tués et vingt-six blessés. Suite à cela, les familles ont refusé d'envoyer leurs enfants à l'école. Elles préfèrent les voir vivants quitte à perdre l'année scolaire.
Certaines écoles ont défié la peur en ouvrant leur porte. Ce lundi 18 novembre, les obus ont tué quatre enseignants qui ont eu le courage de venir (deux enseignantes et un enseignant à l'école arménienne catholique et une enseignante à l'école des Sœurs de Besançon).
Leurs adieux auront lieu mardi 19, jour de clôture de l'Année de la Foi à Damas qui prend un sens plus fort avec ces quatre martyrs de la Foi. Quel beau témoignage..
L'enseignement et l'éducation sont depuis toujours l'atout fort des chrétiens d'Orient qui avaient cette mission éducative au service des sociétés orientales, mission accomplie en collaboration avec les congrégations religieuses occidentales venues en Orient depuis plus de 160 ans, essentiellement de France.
La tenue probable de Genève 2 pour trouver une solution pacifique au drame syrien, fait doubler la violence. La peur habite les esprits.
Ce petit peuple qui ne comprend plus rien à cette guerre absurde qui dure depuis trois ans, se confie à la Providence et sollicite le secours des bonnes volontés pour arrêter ce fleuve de sang qui engloutit les enfants leurs profs et les innocents de tout bord…Un obus est tombé sur la voiture d'une famille de six personnes, qui cherchait à fuir les obus ; ils ont trouvé la mort ensemble, sauf la maman qui est allée chercher de l'eau pour la route..
Qui pourrait consoler cette triste maman ?
Le bilan de cette guerre est si lourd !
Quels que soient les résultats de Genève 2, le prix payé d'avance est déjà largement plus grand et plus cher.
Ce calvaire a trop duré…Cette chaîne de prière lancée par le Pape François à travers le monde entier nous soutient, mais pourrait-elle ramener la paix en cette terre de Syrie qui fut dès l'aube de l'Histoire, un oasis de dialogue, de tolérance d'accueil et de cohabitation culturelle, ethnique et religieuse ?
Verrons-nous en ce troisième Noël de souffrance, le chant des anges devenir une réalité ?
Damas 18 Novembre 2013. +Samir NASSAR
Archevêque Maronite de Damas