Centrés sur le Christ, nous devons aller vers les autres avec les gestes et les mots de la miséricorde, a dit le Pape à l’Assemblée du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.
« La nouvelle évangélisation ne peut qu’utiliser le langage de la miséricorde, fait de gestes et d’attitudes avant même que les paroles ». Et il faut « aller vers les autres », en dialoguant avec tous. C’est ce qu’a déclaré le pape François qui recevait, le 12 octobre, les participants à l’Assemblée plénière du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, dirigé par Mgr Rino Fisichella.
Devant ses interlocuteurs, le Pape François a développé sa vision de l’évangélisation, en rappelant qu’il fallait se concentrer sur l’essentiel, le Christ lui-même
Voici un compte-rendu du vaticaniste Andrea Tornielli pour Vatican Insider, traduit par nos soins :
(…) Le Pape a tenu tout d’abord à remercier les participants pour tout ce qui est fait au service de la nouvelle évangélisation. Il a résumé son discours en trois points: « primat du témoignage » ; « urgence d’aller à la rencontre » et nécessité d’un « projet pastoral centré sur l’essentiel ».
A notre époque, a dit le Pape à ses hôtes, « on constate souvent une attitude d’indifférence envers la foi ». Il est important que nous, chrétiens, à travers le témoignage de notre vie de foi, nous suscitions des questions, des doutes chez tous ceux que nous rencontrons : « Pourquoi vivent-ils ainsi ? Qu’est-ce qui les motive ? ». Il a ensuite observé : « Ce dont nous avons besoin, spécialement à notre époque, ce sont detémoins crédibles qui, par leur vie et aussi leur parole, rendent visibles l’Evangile et réveillent l’attraction pour Jésus-Christ, pour la beauté de Dieu ».
De nombreuses personnes, a constaté François, se sont éloignées de l’Eglise, mais c’est une erreur de rejeter la faute sur les autres. « Plus encore, il ne faut pas parler de fautes. Il y a des responsabilités dans l’histoire de l’Eglise et de ses hommes, il y en a dans certaines idéologies et aussi chez des individus. Comme enfants de l’Eglise– a ajouté le Pape – nous devons poursuivre le chemin ouvert par le Concile Vatican II, nous défaire de choses inutiles ou nuisibles, des fausses sécurités mondaines qui appesantissent l’Eglise et défigurent son vrai visage ».
« Nous avons besoin de chrétiens qui rendent visibles aux hommes d’aujourd’hui la miséricorde de Dieu, sa tendresse pour toute créature. Nous savons tous que la crise de l’humanité contemporaine n’est pas superficielle, mais profonde. C’est pourquoi, la nouvelle évangélisation, qui est appelée à avoir le courage d’aller à contre-courant, à se convertir, des idoles vers l’unique vrai Dieu, ne peut qu’utiliser le langage de la miséricorde, fait de gestes et d’attitudes avant même que de paroles ».
Tout baptisé est « un “christophore”, porteur du Christ comme disaient les Pères anciens. Celui qui a rencontré le Christ, comme la Samaritaine du puits, ne peut pas garder pour soi cette expérience. Il faut tous se demander si celui que nous rencontrons perçoit dans notre vie la chaleur de la foi, s’il voit sur notre visage la joie d’avoir rencontré le Christ! ».
Le Pape a souligné que « la nouvelle évangélisation est un mouvement renouvelé vers celui qui a perdu la foi et le sens profond de la vie. » Et de même que le « Fils de Dieu est “sorti” de sa condition divine et est venu à notre rencontre », tout chrétien « est appelé à aller à la rencontre des autres, à dialoguer avec ceux qui ne pensent pas comme nous, avec ceux qui ont une autre foi, ou qui n’ont pas la foi. Les rencontrer tous, car tous ont en commun d’être créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Nous pouvons aller à la rencontre de tous, sans peur et sans renoncer à notre appartenance