Belgicatho revient sur le geste audacieux et symbolique d’un gynécologue italien, le 20 septembre dernier, lors d’une audience avec le pape François.
Le médecin italien Antonio Oriente, de Messine, en Sicile, ancien gynécologue avorteur, voulait remettre à tout prix au pape François sa demi-douzaine d'instruments chirurgicaux, outils et pinces de diverses formes et taille qui lui servait, il y a 30 ans, à pratiquer des avortements.
Ce bagage qui lui avait déjà occasionné un grand nombre de problèmes lors de l'embarquement dans l'avion à Palerme (en Sicile), a donné matière dans la Salle Clémentine, au Vatican, à un épisode symbolique autant qu’inhabituel rapporté par Antonella Mariani, dans les colonnes du journal de l’association italienne Scienza & vita, et traduit en français par Belgicatho.
En voici quelques extraits :
(…) « Pape François, imposez-moi les mains, priez pour moi, prenez les instruments – c'est ainsi que le gynécologue s'exprime dans le dossier qu'il a lui-même « posté » sur son profil Facebook – donnez-moi le mandat d'évangéliser pour la vie et de défendre avec mes collègues la vie elle-même, promettez-moi de prier sur ces instruments chirurgicaux (…)».
Antonio Oriente est vice-président de l'Association des gynécologues et obstétriciens catholiques d'Italie. Sa rencontre avec le pape a eu lieu le 20 septembre dernier, lors de l'audience avec des délégués des gynécologues catholiques de diverses associations.
Le pape François, dans son discours aux participants, a dénoncé la « mentalité généralisée du profit, la culture du rejet qui asservit aujourd'hui tant de cœurs et d'intelligences et qui incite à éliminer des êtres humains, en particulier s'ils sont physiquement ou socialement plus faibles ». Puis il avait confié aux médecins catholiques la mission d'être « témoins et propagateurs de la culture de la vie ».
Antonio Oriente s’y consacre depuis 1986, lorsqu'une conversion soudaine et profonde l'a conduit à abandonner ses instruments de mort pour devenir non seulement un médecin objecteur de conscience, mais un authentique témoin de la vie :
« La remise des instruments de mort au Pape – commente Giuseppe Noia, ami d'Antonio Oriente et Président de l'Association des gynécologues et obstétriciens catholiques, est le symbole de l'abandon d'un passé qui ne lui appartient plus (…) Ce geste n'accuse personne, mais appelle le mal par son vrai nom et conteste de façon décisive cette culture de la manipulation sémantique qui fait d'un crime un droit (… ) »
Note : selon les dernières statistiques rendues publiques par le ministère italien de la Santé, alors qu’en 2005, la moyenne nationale des gynécologues et anesthésistes invoquant l’objection de conscience pour refuser de pratiquer l'avortement n’était « que » de 58,7 %, aujourd’hui, en 2013, cette moyenne frôle les 80%.
En Italie, depuis 1978, l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est en effet légale mais assortie d’une clause qui donne droit à « l’objection de conscience », soit le droit aux médecins de « refuser d’accomplir un acte médical pour des raisons personnelles. (Aleteia)
I.C